Si, dans certaines régions du pays, le problème de la dette des agriculteurs ne se pose pas avec acuité, dans d'autres, le dossier constitue un casse-tête pour les responsables locaux du secteur agricole. Certes, c'est le soulagement chez les paysans après l'annonce de l'effacement de la dette par le président de la République. Mais, des interrogations subsistent aujourd'hui sur les mécanismes de l'application de cette décision présidentielle. C'est en fait le flou autour du déroulement de cette opération. «…Nous, nous ne sommes pas au fait des mécanismes qui seront mis en place pour une application physique sur le terrain de la dernière mesure prise par le chef de l'Etat», soulignent des représentants du ministère de l'Agriculture. Cette déclaration démontre la complexité du dossier. Et ce, d'autant que l'ombre persiste sur le nombre de bénéficiaires. Entre le chiffre avancé par le département de Rachid Benaïssa et l'Union nationale des agriculteurs algériens, on note une grande différence. Si le premier a parlé de 110 000 agriculteurs endettés, l'UNPA a donné le chiffre de 175 000 fellahs, soit 65 000 de plus. Pour éclaircir les choses, un travail colossal devrait être assuré au niveau des directions régionales de l'agriculture où des procédures de tri des agricultures s'imposent. Il s'agit en effet d'identifier les paysans concernés par la mesure d'effacement de la dette. Cette indentification est nécessaire vu les pratiques frauduleuses qui se répètent dans ce genre de situation. Ils seront nombreux à vouloir être indemnisés en fournissant des dossiers falsifiés avec la complicité de l'administration. Il faut le reconnaître, ce genre de pratiques est courant. La vigilance est donc de rigueur pour éviter les mécontentements et éviter surtout le gaspillage de l'argent public. 41 milliards de dinars, c'est quand même important particulièrement en cette période de crise où les recettes en hydrocarbures s'amenuisent. S. I.