Photo : Zoheïr Par Abdelkrim Ghezali La veille du Mawlid Ennabaoui transforme chaque année les rues des villes et villages d'Algérie en véritables champs de bataille livrés aux enfants armés jusqu'aux dents d'explosifs qui provoquent des accidents, des dégâts et des incendies. Les bougies qui illuminaient les balcons et les fenêtres ont disparu, cédant la place à des pétards qui rivalisent de puissance. Des enfants et des adolescents rivalisent aussi d'ingéniosité pour transformer ces pétards en véritables armes qu'ils jettent sur les passants, sur les voitures et même dans des foyers. Les services de l'ordre, absents des quartiers populaires, n'interviennent que lorsque le mal est fait. Quant à la Protection civile et aux services des urgences des hôpitaux, ils ne savent plus où donner de la tête tant les sollicitations sont importantes. La question se pose depuis de longues années : comment ces engins explosifs, interdits pourtant d'importation, passent les frontières en d'énormes quantités et arrivent entre les mains d'irresponsables qui sèment la terreur au vu et au su de tout le monde sans qu'ils ne soient inquiétés. Ces produits, jugés à juste titre dangereux, ne tombent pas du ciel. Ils transitent par les frontières, notamment maritimes, censées être gardées et contrôlées par la douane. Certes, des saisies de containers sont opérées occasionnellement mais une grande quantité de ces produits explosifs passe entre les mailles du filet, non sans complicité. D'autant qu'il ne s'agit plus de petits pétards sans risque, mais de véritables bombes qui ont fait beaucoup de blessés, provoqué des incendies de maisons, de magasins et de voitures. Si ces produits dangereux suivent le même chemin que la drogue pour infester les rues des villes, la rigueur des services de police et de la justice doit être la même pour les trafiquants de ces produits et leurs complices. La même rigueur doit être observée face aux parents, responsables des délits que commettent leurs enfants mineurs. Il est temps que les responsabilités soient situées et que des mesures sévères soient prises contre ceux qui menacent l'intégrité physique des personnes, leur quiétude et leurs biens, au-delà du tapage nocturne insupportable.