Après avoir subi de plein fouet les effets de la crise alimentaire qui a secoué le monde entre 2007 et 2008, l'Afrique est de nouveau appelée à vivre les conséquences dramatiques de la crise économique mondiale. Avant même de sortir de la rude épreuve de la crise alimentaire, le continent noir se retrouve à nouveau plongé dans une autre catastrophe. Des rapports alarmants, faisant part de perspectives moroses à ce sujet, ont certes déjà émané de la part d'experts et d'institutions internationales. Mais cette fois-ci les prévisions ont atteint un seuil critique. Les spécialistes, à l'image du directeur général du Fonds monétaire international, (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui a évoqué, hier, pour la première fois, une récession mondiale pour 2009 lors d'une conférence sur la crise en Tanzanie, ont qualifié la situation de critique. «Notre rencontre intervient à un point critique de l'histoire pour l'Afrique.» Cette déclaration illustre clairement la gravité de la situation actuelle sur le plan économique en Afrique de manière particulière et à travers le monde plus généralement. Les raisons à l'origine de cette catastrophe sont liées à la chute des échanges commerciaux, la diminution des envois d'argent par la diaspora et l'amenuisement des investissements étrangers et de l'aide. S'agissant de ce dernier point, faut-il le préciser, l'ONU a déjà tiré la sonnette d'alarme, expliquant que cette crise incitera les pays développés à consacrer leurs efforts et leur argent au soutien de leur économie. A ce sujet, même si le FMI n'apporte rien de nouveau, il rappelle que l'Afrique ne pourra plus compter sur l'aide étrangère pour nourrir ses populations, les soigner et les éduquer. En matière d'envoi d'argent, c'est la cote d'alerte, des milliers, voire des millions d'immigrants ont déjà rejoint les rangs des chômeurs, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis où les taux de chômage font de plus en plus peur aux gouvernements. Les familles africaines, notamment en Algérie, ne peuvent donc plus compter sur leurs proches, émigrés, pour leur envoyer de l'argent. Ce qui risque d'aggraver la pauvreté déjà galopante à travers de nombreux pays africains, notamment dans les zones rurales. La menace est en effet à tous les niveaux. Pour les IDE, peut-on encore se permettre d'attendre leur arrivée en Afrique ? En attendant la réponse, les Etats africains n'ont qu'à se secouer en se prenant en charge et en préservant leurs ressources naturelles pour les futures générations. Les Etats africains doivent saisir l'occasion pour encourager leur diaspora à rentrer et mettre à profit ses compétences et son savoir-faire pour la relance de l'économie africaine. Il est temps de saisir cette opportunité. S. I.