L'Afrique a le potentiel de devenir un pôle de croissance pour l'économie mondiale et ce, en dépit des effets de trois crises mondiales importantes dans les secteurs alimentaire, énergétique et financier, qui ont entravé un grand nombre de progrès économiques réalisés au cours des 10 dernières années et laissé certaines projections de croissance à des niveaux inférieurs à ceux d'il y a 30 ans. En effet, les pays africains, notamment ceux de l'Afrique subsaharienne et leurs partenaires au développement, sont dans la bonne voie pour trouver des réponses à la crise financière qui a frappé de plein fouet l'économie mondiale, à travers les efforts des entreprises privées conjugués avec les initiatives de bonne gouvernance et l'attention portée aux infrastructures pour créer un climat positif propice à la croissance. C'est ce qu'a relevé le président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, lors de son voyage en Afrique subsaharienne, en se disant "impressionné" par les mesures qu'un grand nombre de gouvernements africains prennent pour faire face à la crise, ajoutant : "Les progrès que j'ai pu constater sur le continent conforte mon opinion selon laquelle l'Afrique a le potentiel de devenir un autre pole de croissance pour l'économie mondiale" a-t-il déclaré. Ainsi, M. Zoellick a constaté que des initiatives dans le domaine des technologies de l'information et de la communication révolutionnent le contexte du développement dans certains pays du continent noir, mais elles doivent être davantage renforcées pour permettre aux petites et moyennes entreprises de se développer au-delà des frontières nationales, réaliser des économies d'échelle et trouver de nouveaux marchés sur le continent et au-delà. Par ailleurs, il a relevé que les institutions publiques et privées redéfinissent la notion de gouvernance et plantent le décor pour un gouvernement qui soit plus transparent et possède un sens plus aigu des responsabilités. Ce qui est satisfaisant à ses yeux, en soulignant que la manière dont les gouvernements africains gèrent la corruption et les autres questions de gouvernance déterminera leur mode de gestion des principaux enjeux d'infrastructures qui handicapent la plus grande partie du continent et freinent le développement. L'Afrique possède d'abondantes sources énergétiques, mais elle demeure celle qui dispose des infrastructures énergétiques les moins nombreuses a-t-il déploré. Par ailleurs, le président de la Banque mondiale a insisté sur la nécessité de développer des infrastructures énergétique en précisant que "la réponse à la question de savoir si l'Afrique deviendra le pôle de croissance économique mondial dépendra largement de ce qu'elle fait pour exploiter l'énergie, dans le cadre d'initiatives nationales ou régionales" a-t-il conclu. Il convient de rappeler que selon les économistes de la Banque africaine de développement, "les économies africaines sont devenues plus flexibles et sont mieux à même d'absorber les chocs". Ainsi, la situation économique de l'Afrique n'est pas aussi dramatique qu'elle aurait pu l'être à une autre époque. Sept années consécutives de croissance relativement élevée ont permis à un certain nombre de pays de se constituer des réserves monétaires et d'améliorer leur balance des paiements, ce qui permet d'amortir les difficultés à court terme. De plus, les réformes économiques destinées à améliorer la productivité et le rendement des exploitations agricoles, des usines et des marchés africains ont bien contribué aux renforcement des économies des pays africains.