Propos recueillis par Fella Bouredji La jeunesse représente l'âge ouvert à toutes les possibilités. L'âge des grandes croyances mais aussi des fébriles incertitudes. La jeunesse n'est pas que la simple catégorie d'individus qui quittent l'insouciance mirifique de l'enfance à la découverte du monde impitoyable des adultes. La jeunesse, c'est surtout le cœur battant de la société humaine, le reflet de ses évolutions, de ses troubles. Révélatrice de tous les maux et de tous les espoirs….Et à ce sujet, il y a beaucoup à dire sur les jeunes Algériens… La Tribune les a fait parler sur leur condition et leurs espoirs, dans la rue et sur Internet (espace de prédilection pour certains d'entre eux) et rapporte leurs témoignages tels que formulés… Wafa, 21 ans, étudiante à la Fac centrale «Les jeunes Algériens ont tendance à être de véritables fêtards en fréquentant les différentes boîtes de nuit en vogue, d'autres, en revanche, ont recours à des moyens beaucoup plus soft en s'adonnant à des activités créatives et à leurs hobbies. Je pense que ce qui manque aux jeunes, ce n'est pas l'envie de s'amuser mais les moyens. Aussi, il existe des clans entre jeunes Algériens. Chose qui crée un énorme fossé entre eux. Il y a les gosses de riches qui peuvent se permettre les soirées VIP et il y a les autres qui se contentent de concerts de moyenne gamme et il y en d'autres encore qui n'ont absolument rien. Quant à la situation actuelle de mon pays, sincèrement, je m'en fiche, je sais que mon avis ne va rien changer. Je préfère fermer les yeux et vivre ma vie.» Didine, 21 ans, étudiant ST électronique à l'université de Béjaïa «Je n'aime pas trop la façon dont les Algériens fêtent leur réveillon et sortent en boîte, car ce jour, ils abusent et boivent trop d'alcool, donc il y a trop d'accidents et de morts. Je crois que, d'un groupe à un autre, on n'a pas tous les mêmes moyens et les mêmes façons de voir les choses. C'est dû au mode de vie. Et ça, c'est parce que notre pays est entré dans les cultures d'autres pays, comme fêter le réveillon.» Mimi, 24 ans, étudiante à l'université d'Alger «Les Algériens ne s'amusent pas beaucoup, sinon ils font avec leurs moyens. Une personne riche peut se permettre de fréquenter des hôtels ou des boîtes de nuit pour s'amuser, un pauvre se contentera d'une soirée entre amis. Un pratiquant se donne des limites à ne pas franchir, ne fréquente pas les endroits où il y a de l'alcool et des filles. Par exemple, pour lui s'amuser c'est autre chose qu'une soirée entre potes (ou filles si l'on parle de filles). Un jour ou l'autre, les jeunes voudront vivre à leur manière mais il faudra commencer par changer la mentalité de la société. Notre pays passe par une crise culturelle, politique et économique, il faut commencer par la base : éducation de notre société, séparation de la religion et de la politique.C'est à l'université de changer les choses. Tous les gens qui passent par elle doivent comprendre que toutes les connaissances qu'ils sont en train d'acquérir sont le fruit de pensées et de réflexions de savants et de personnes qui se sont posé des questions existentielles, et ont cherché une réponse. Donc, chaque Algérien devra faire de même : penser à la façon de changer, aux priorités de la vie.»