Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Aussitôt dit, aussitôt fait. Les banques ayant octroyé des crédits au profit des agriculteurs et fellahs ont déjà instruit les différentes agences locales de procéder à l'effacement les dettes. Mieux, les établissements bancaires touchés par cette mesure, prise par le premier magistrat du pays, se sont également mobilisés à la suspension immédiate des procédures de remboursement enclenchées à l'encontre des agriculteurs endettés. C'est ce que nous a déclaré jeudi dernier le président en exercice de l'ABEF, rencontré à l'hôtel El Aurassi lors du colloque sur le financement des PME dans la région du Maghreb. «Les présidents des banques nationales concernées et l'Association des banques et des établissements bancaires ont pris des mesures et ont instruit leurs responsables locaux des agences mobilisées de mettre en œuvre le processus de l'annulation des dettes et ont cessé depuis le 28 février le recouvrement des dettes éligibles conformément aux dispositifs arrêtés par les pouvoirs publics», nous a expliqué M. Bessa. Pour mémoire, le président-candidat a décidé d'éponger les dettes des agriculteurs et fellahs, qui s'élèvent à 41 milliards de dinars. Annoncée le 28 février à l'occasion de l'ouverture de la conférence nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural, cette décision trouve son essence dans le fait que ce secteur n'a bénéficié que de 55 milliards de dinars d'effacement depuis l'indépendance, alors que le secteur industriel a bénéficié de presque 1 500 milliards. Le Premier ministre a indiqué récemment que cette décision «n'est que justice», relevant qu'«un travail a été fait au sein du gouvernement» et a abouti à cette décision. «La dette des agriculteurs n'est pas accompagnée de subventions, c'est la seule activité qui est exposée au cataclysme climatique» a-t-il dit, ajoutant que «la sécheresse non seulement empêche l'agriculteur de payer sa dette mais [qu']elle le met par terre».