Concernant l'avenir du secteur cinématographique en Algérie, les spécialistes sont plus ou moins optimistes grâce à une plus grande implication du ministère de la Culture, tout en soulignant l'importance de l'implication de tous les acteurs de l'industrie du 7e art. En tant que producteur, Yacine Aloui confie que le plus important pour toute réussite d'une production cinématographique, c'est de faire son métier avec son âme et conscience. Il précise : «J'ai voulu faire du cinéma dès 14 ans. Aujourd'hui, c'est mon métier. Je dois garantir le minimum et le faire le plus sincèrement possible.» Il ajoute que «le cinéma a toujours été un rêve, il faut reconstituer ce rêve dans la salle, il faut fournir le confort, le luxe, un son dolby, des fauteuils en velours et des conditions techniques et d'accueil appréciables. Cela doit devenir un plaisir que d'aller au cinéma». Salim Aggar estime, pour sa part, que le fait que le ministère de la Culture organise des manifestations cinématographiques, au moins tous les deux ans, est une bonne chose. Il ajoute que l'Etat n'est pas seul responsable de la situation du cinéma algérien, les cinéastes ont aussi leur part de responsabilité. Ainsi «même s'il y a 20 salles à Alger ou ailleurs, il faut qu'on réalise des films techniquement et thématiquement valables, qui marchent, pour espérer rentabiliser l'œuvre, sinon on se fera bouffer par les films américains comme c'est le cas en France ou ailleurs». Quant à Ahmed Béjaoui, il conclut que «les choses bougent. La formation devient une priorité, la volonté politique se manifeste fortement pour que le cinéma se dote des salles capables d'attirer les spectateurs les plus exigeants. Certains éléments poussent à espérer que nous nous orientons vers un début de réponse au sujet de la réhabilitation des laboratoires, du rapatriement de nos négatifs et même de la construction de studios de tournage. Les jeunes cinéastes prouvent qu'aujourd'hui la créativité est toujours présente. Le reste se met en place progressivement. J'ai confiance, car je sens s'exprimer une volonté politique forte dans ce sens». Au final, même s'il existe une réelle volonté politique dans la relance de la production cinématographique en Algérie, le chemin de la réussite de ce chalenge est encore très long et parfois même sinueux. Si, en ce moment, la quantité prime sur la qualité, il faudrait remédier rapidement aux lacunes qui fragilisent le secteur avant de pouvoir parler d'une réelle industrie du 7e art dans notre pays.