Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a souligné hier à Genève l'adhésion pleine et entière de l'Algérie aux valeurs universelles des droits de l'Homme, évoquant le déni dont font l'objet les peuples palestiniens et sahraouis. Intervenant devant la 10ème session ordinaire du Conseil des Nations unies des droits de l'Homme, il a rappelé le message adressé par le chef de l'Etat à la nation, dont la finalité était de marquer sa volonté d'engager de nouvelles réformes, aux plans politique, économique, social et culturel, pour faire régner, en tout lieu et à tout moment, la démocratie et l'Etat de droit. Selon M. Medelci, la priorité accordée par l'Algérie à la promotion et à la protection des droits de l'Homme s'est traduite par son adhésion à l'ensemble des instruments internationaux, tout en intégrant «la promotion et la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans son entreprise stratégique d'édification d'un Etat moderne». Il précisera que cette démarche politique s'est traduite par de multiples accomplissements démocratiques à la faveur de la mise en œuvre d'une importante initiative de réformes structurelles de l'Etat qui ont touché notamment les secteurs de l'administration, de l'éducation et de la justice. Au premier rang de ces reformes, il citera les mesures prises pour renforcer l'indépendance de la justice, à travers l'adoption et la promulgation de deux lois organiques : l'une portant statut de la magistrature et l'autre relative au Conseil supérieur de la magistrature. Au deuxième rang figure la mise à jour du dispositif législatif, qui a notamment concerné le code pénal, le code de la nationalité et le code de la famille. A cela s'est ajouté, en novembre dernier, à la faveur de la révision constitutionnelle, la décision d'«œuvrer à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues».Au troisième rang se situent toutes les reformes induites par la politique de concorde civile et de la réconciliation nationale. Le ministre des AE a en outre évoqué la mise en place de mécanismes internes d'alerte, de promotion, de protection et de surveillance du respect des normes internationales relatives aux droits de l'Homme. Il a aussi signalé que l'Algérie s'est dotée d'une commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme. En évoquant les luttes menées par l'Algérie pour l'émancipation des peuples, il a rappelé la dramatique situation du peuple palestinien. A ce propos, il exprimera les félicitations de l'Algérie pour la décision prise par le Conseil des droits de l'Homme de mettre en place une commission d'établissement des faits suite à l'agression d'Israël contre Ghaza. M. Medelci a également attiré l'attention sur le sort réservé au peuple sahraoui qui attend de la communauté internationale la mise en œuvre de son droit à l'autodétermination et la protection de ses droits humains. Selon M. Medelci, «la poursuite et l'aggravation des violations des droits de l'Homme au Sahara occidental commandent que des dispositions soient prises par les Nations unies pour la publication» du rapport du haut commissaire aux droits de l'Homme élaboré en 2006, «injustement maintenu jusqu'ici sous embargo, et pour la mise en place d'un mécanisme approprié de promotion et de protection des droits de l'Homme dans les territoires occupés». En définitive, le ministre algérien des AE a souligné l'importance qu'accorde l'Algérie à la conférence d'examen de Durban, qui devrait déboucher sur une prise en charge responsable de la question de l'impunité pour les actes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance, y compris leurs manifestations contemporaines. A ce titre, il a annoncé une contribution volontaire de 50 000 dollars pour le financement des activités entrant dans le cadre du processus de Durban. A. R.