L'élection présidentielle d'avril 2009, dont la campagne débute aujourd'hui, se déroulera dans un contexte économique particulier. Un contexte marqué par une crise économique grave à l'échelle internationale causée par l'effondrement du système financier mondial appelé à la refonte. C'est d'ailleurs l'objet de différentes réunions, notamment le prochain sommet du G20 (prévu le 2 avril). Cet effondrement a eu des conséquences catastrophiques sur de nombreux pays où l'on évoque le spectre de la récession. Les perspectives pour 2009 sont des plus moroses. Cette conjoncture a poussé les pays riches à adopter des mesures protectionnistes pour sauvegarder leurs économies. Le débat sur ces mesures n'est pas encore fini. Sur un autre plan, cette récession n'est pas sans déteindre sur l'économie algérienne avec la baisse spectaculaire des cours du pétrole. Ce qui a engendré une chute des recettes pétrolières. Pour la première, depuis de nombreuses années, l'excédent commercial de l'Algérie a baissé de plus de 70% en janvier 2009, conséquence directe de la baisse du prix de l'or noir sur le marché international. Les spécialistes avancent même que les ondes de choc de cette crise économique s'étaleront jusqu'à 2013/2014, soit durant toute la durée du prochain mandat présidentiel. Si la situation devait se prolonger, la crise aurait un impact à terme sur l'économie nationale. Même le Premier ministre Ahmed Ouyahia l'avait souligné lors de sa dernière sortie médiatique : «Bien sûr que la crise nous touchera.» Faudrait-il aussi relever que cette élection présidentielle intervient à une période où l'on cherche à mettre en place un système économique productif puisque le dernier quinquennat a été particulièrement consacré à la réalisation d'infrastructures de base et autres moyens nécessaires pour la construction d'une économie diversifiée indépendante des hydrocarbures. Les dernières mesures annoncées par le gouvernement (réglementation de l'investissement étranger, révision de la politique de privatisation, encouragement de l'agriculture…) entrent d'ailleurs dans le cadre de cette construction tant attendue. Le contexte de cette élection, à laquelle prendront part six candidats, diffère largement, au plan économique, avec celle de 2004. Mais les enjeux sont identiques Les défis à relever durant le prochain quinquennat sont importants. De même pour les attentes des citoyens. Pour résorber le chômage et mettre fin à la crise du logement, beaucoup reste à faire même si les chiffres officiels montrent que des pas ont été franchis. S. I.