Synthèse de Salah Benreguia Hier, les prix de l'or noir étaient légèrement en baisse en Asie mais restaient autour de 51 dollars après avoir pris plus de trois dollars, dopés par l'intervention de la Banque centrale américaine (Fed) qui a provoqué un fort recul du dollar. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a fini à 51,61 dollars, soit un bond de 3,47 dollars par rapport à son cours de clôture de mercredi. De ce fait, les prix du brut renouent pour la première fois avec le seuil des 50 dollars, depuis le début de décembre dernier. Alors que le dollar a fortement reculé après l'annonce d'une intervention massive de la Réserve fédérale américaine, par le rachat d'obligations et de titres adossés à l'immobilier pour plus de 1 000 milliards de dollars, les prix du pétrole ont dépassé le seuil des 50 dollars. En d'autres termes, le baril étant libellé en dollars, le repli du billet vert le rend plus attractif pour les investisseurs étrangers. De quoi faire passer au second plan, selon les spécialistes en la matière, une possible nouvelle révision à la baisse des prévisions de demande mondiale de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), ainsi que la forte hausse des stocks américains en produits pétroliers. «Le pétrole, tout comme d'autres matières premières stratégiques, est parti rapidement à la hausse, les actifs libellés en dollars devenant moins chers pour les détenteurs d'autres monnaies», a indiqué John Kilduff, de MF Global, cité hier par des agences de presse. De plus, «la psychologie des investisseurs, à l'évidence, en attachant une plus grande chance de succès à cette politique, force à réévaluer une classe entière d'actifs», a ajouté l'analyste. La Fed a ainsi sauvé «les partisans d'une hausse des prix du pétrole d'un rapport largement baissier publié par le département à l'Energie», a constaté de son côté Phil Flynn, d'Alaron Trading. Par ailleurs, certains spécialistes des marchés pétroliers tablent déjà pour un baril moyen de 57 dollars au second trimestre de l'année en cours, à l'image du cabinet viennois JBC Energ. Ce dernier estime que le raffermissement des prix devrait se confirmer dans les semaines à venir, citant une série de facteurs comme les réductions de production de l'OPEP, la décrue des stocks de brut entreposés en mer, les raffineurs qui se préparent à la «driving season», soit la période estivale où les Américains prennent beaucoup le volant.