L'or noir est la matière première qui a connu la plus forte augmentation la semaine dernière sur les cours mondiaux. Le Brent de la mer du Nord est passé de 71,70 à 73,59 dollars le baril. Après une semaine de hausse constante, les cours du pétrole reculaient légèrement. Toutefois, ils restaient supérieurs à 70 dollars sur les trois valeurs de brut. Lundi matin, le Brent s'échangeait à 73,35 ne perdant que 24 cents par rapport à vendredi. Le brut léger texan valait hier matin 70,51, cédant 42 cents sur la même période. Quant au Light Sweet Crude sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le cours du brut était de 70,56, enregistrant un recul de 36 cents. Cette petite baisse est la conséquence du léger renforcement du dollar qui, à chaque fois qu'il monte en Bourse, fait chuter les cours du baril. Les bons chiffres de l'économie américaine annonçant un recul du chômage aux Etats-Unis d'un dixième ont permis au dollar de se renforcer. Du coup, malgré cette nouvelle d'une amélioration de l'économie américaine, qui va de pair avec une augmentation de la demande pétrolière, les opérateurs n'ont pas misé sur l'enchérissement des cours du pétrole à cause de la remontée du dollar contrairement à d'habitude où une amélioration de l'économie américaine faisait grimper les cours du pétrole. Selon Phil Flynn, de PFG Best Research, “c'est intéressant de voir qu'il y a quelques semaines, les bonnes nouvelles économiques poussaient les prix du pétrole à la hausse, alors que malgré celles de vendredi, les prix se sont repliés”. Plus précisément, ce même spécialiste note que le marché du pétrole n'arrive pas à franchir le pallier des 75 dollars. Depuis quelque temps, les cours du baril jouent le yoyo entre 70 et 75 dollars le baril. Les chiffres trop élevés de la réserve de stock américaine freine une flambée de l'or noir. Depuis deux semaines, le rapport hebdomadaire sur les stocks du département américain à l'Energie annonce une augmentation des stocks américains. L'ensemble des acteurs du marché attend le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui doit être publié aujourd'hui. Un second rapport, celui de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) puis les stocks hebdomadaires américains doivent, eux, paraître demain. À noter que demain, la réunion du comité de politique monétaire de la Banque centrale américaine (FED) se clôturera avec une possible décision d'assouplir sa politique monétaire pour la sortie de la crise financière. La dernière fois que la FED avait décrété une telle mesure, la valeur du pétrole avait accru. Les investisseurs se réfugiant dans la valeur de l'or noir afin de se préserver des risques d'inflation. Une fois les décisions et les rapports connus, la situation du pétrole sera plus claire quant aux aspects offre et demande. Cependant, les bons résultats de la croissance asiatique, surtout celui de la Chine, et une légère reprise économique de la zone euro demeurent de bons présages pour l'élévation de la valeur de l'or noir. Emilie Marche