Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, s'est exprimé mercredi dernier devant les étudiants de l'Ecole nationale d'administration (ENA) sur le dossier complexe de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il a, durant son intervention, intitulée «Diplomatie et économie : les avancées de l'Algérie», rappelé et mis en exergue les avancées enregistrées par l'Algérie. Il a estimé que le projet d'accession à cette organisation se trouve dans sa «dernière phase de négociations». Cependant, il n'a pas caché que les Etats-Unis et l'Union européenne, en dépit de leur soutien, bloquent le dossier. Pour rappel, l'Algérie a déjà tenu 10 rounds de négociations depuis le début du processus d'adhésion (1987), au cours duquel elle a répondu à 213 questions et requêtes présentées par les pays membres. Elle a achevé également ses négociations bilatérales avec cinq Etats membres (Brésil, Uruguay, Cuba, Venezuela, Suisse) et doit encore le faire avec l'UE et neuf autres pays (Canada, Malaisie, Turquie, Corée du Sud, Equateur, Etats-Unis, Norvège, Australie, Japon). Par ailleurs, M. Medelci, qui a préféré parler économie, a fait savoir que l'Algérie a effectué un retour «remarquable» et «remarqué» sur la scène internationale depuis le début des années 2000 grâce à sa diplomatie dans sa double dimension politique et économique. En soulevant cette connexion entre le politique et l'économique, il a cité les équilibres financiers extérieurs qui n'ont cessé de «s'améliorer» au fil de ces dernières années.Pour lui, les efforts entrepris sous la houlette du président de la République ont permis à l'Algérie de ramener à quasiment zéro sa dette publique extérieure. A cela s'ajoutent, selon ses dires, les «succès économiques et diplomatiques» matérialisés par la négociation avec des pays et institutions internationales de 17 accords de remboursement anticipés de la dette. Dans la foulée, M. Medelci a parlé de la négociation de l'accord d'association avec l'Union européenne, aujourd'hui en «phase avancée de mise en œuvre». Son entrée en vigueur a donné un «signal clair» aux investisseurs sur le caractère substantiel des réformes économiques en Algérie. Il a affirmé que l'Algérie n'a jamais cessé de développer ses relations et ses échanges avec le reste du monde, en nouant des relations économiques avec la Chine, la Turquie et les pays d'Amérique latine, quasiment absents de l'économie nationale avant 2000. En ce qui concerne l'OPEP, Medelci a affirmé que l'Algérie «a su apporter une contribution souvent décisive au moment de faire face à des situations nées de dérèglement du marché pétrolier». Au sujet des investissements directs étrangers (IDE), devenus des «instruments majeurs de la diversification» des activités économiques, il a indiqué qu'ils se sont élevés à 3 060 milliards de dinars (47 milliards de dollars) sur un total d'investissements, toutes natures confondues, de 16 309 milliards de dinars (250 milliards de dollars) entre 1999 et 2008. Le ministre a noté enfin que l'amélioration des conditions offertes aux investisseurs est confirmée par une «constante révision à la baisse du risque Algérie par les différents organismes d'assurance et de crédit de l'OCDE, la COFACE notamment».