Les thèmes développés par les six candidats à l'élection présidentielle du 9 avril prochain se sont distingués durant les deux premiers jours de la campagne électorale, qui a démarré jeudi dernier, par la primauté des questions économiques sur celles relevant du domaine politique. Le contexte international marqué par une crise économique persistante qui a ébranlé la santé financière des Etats et des entreprises dans le monde et qui aurait des répercussions sur l'économie algérienne n'est pas étranger à cette tendance. Les compétiteurs ne peuvent donc pas s'aventurer à élaborer et à défendre des programmes électoraux et des projets dont la concrétisation demeure naturellement tributaire des moyens financiers qui seront mobilisés. Les six candidats se sont ainsi retrouvés obligés d'évoluer sur ce terrain, selon leur conception de la crise, ses causes et ses conséquences, ainsi que des solutions qu'ils proposent pour y parer. Mais, il semble bien que certains candidats peinent à trouver de solides arguments, faute de remèdes ou solutions, qui constitueraient l'alternative à ce qui est entrepris pour mettre l'économie du pays à l'abri de l'impact de la crise économique.Il est vrai que le discours à dimension politique n'est pas totalement absent quand bien même il peinerait vraisemblablement à présenter une quelconque consistance. D'où le faible retour d'écoute qu'il a suscité jusque-là auprès des populations, qui, à leur tour, font preuve d'une certaine passivité vis-à-vis de la campagne électorale de manière globale. Le candidat Abdelaziz Bouteflika, qui a ouvert sa campagne à Batna, la capitale des Aurès, a rappelé qu'il est porteur des mêmes idées et du même programme de développement économique et social du pays. Sa priorité semble être la consolidation des acquis de l'économie nationale réalisés durant ses deux premiers mandats.De son côté, la candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s'est ouvertement attaquée aux choix économiques du pays. Raison pour elle de prôner, plus que dans un contexte ordinaire, une rupture avec la politique économique du gouvernement et les options prônées par les ministres en charge de l'économie nationale. Le propos n'est pas d'établir un supposé comparatif entre les deux potentiels favoris dans la course à la magistrature suprême. Il est question plutôt de relever la relégation des questions éminemment politiques au second plan alors que la terminologie des précédentes campagnes électorales se caractérisait par une forte dose politique. L'impact de la crise économique, qui n'a pourtant pas grandement influé sur les investissements en Algérie, est-il à ce point déterminant que tous les rendez-vous politiques et meetings électoraux doivent en tenir compte ? Les candidats à la magistrature suprême du pays viennent de subir les effets de la crise en tant que promoteurs de programmes électoraux. Il s'agira, pour chacun d'eux, de penser qu'il devra, s'il est élu, hériter de la lourde responsabilité de lui faire face. Il demeure néanmoins incontestable que la réussite ou l'échec d'une option économique est logiquement défini par la nature de la gestion politique. A. Y.