Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La campagne électorale pour l'élection présidentielle de 2009 amorce un grand virage dans la capitale de l'Ouest. Après un début timide et morose de la part des quartiers généraux des différents candidats, la campagne s'emballe à Oran. Cela n'est pas faute d'avoir mené des actions d'envergure ou d'avoir sillonné les localités de la wilaya. C'est plutôt du côté du citoyen que cela ne fonctionne pas. Il faut dire que la wilaya d'Oran est connue pour être une région couvant un électorat versatile, voire récalcitrant. La réticence de l'électorat oranais n'est pas tant vis-à-vis des gouvernants centraux. Elle illustre en fait une remontrance vis-à-vis des responsables et autres élus locaux qui se succèdent sur un même air de laxisme et de laisser-aller. Comme c'est le cas, actuellement, pour la wilaya qui vit une déchéance et une décrépitude sans pareil et ce, sur tous les plans. Cela sur fond de scandales retentissants et d'affaires scabreuses révélées par la presse locale. Le déséquilibre entre les projets gouvernementaux concédés pour la ville et la gouvernance locale piètre et laxiste, est on ne peut plus criante. Les citoyens espéraient un changement avant les élections. Mais ce n'est que partie remise, dit-on dans la rue. C'est dans ce décor et cette atmosphère que les partisans des différents candidats à la présidentielle tentent d'arracher le maximum de voix possible. Et pour séduire l'électorat, tous les moyens sont bons. De loin, les partisans du candidat Abdelaziz Bouteflika restent les plus actifs et les plus tenaces. D'autant qu'ils bénéficient d'une pléiade d'organisations nationales, associations locales, de coordinations de soutien au programmes du président de la République et des comités de soutien à la candidature, d'une alliance regroupant trois grosses cylindrées du paysage politique algérien avec tout ce que cela suppose comme logistique et moyens humains et matériels mis en œuvre dans cette campagne électorale. Ainsi, c'est la permanence électorale du candidat Bouetflika qui mené les animations et les actions de proximité les plus entreprenantes, notamment dans les communes de Gdyel où un regroupement de wilaya a été tenu, à Arzew lors d'un regroupement syndical, à Aïn El Turck où une recontre avec les jeunes et les femmes a eu lieu, à Es Sénia où une rencontre des femmes à la salle omnisports a été animée, à Aïn El Bya où l'inauguration d'un siège de la femme rurale a été l'occasion de rassembler un nombre important de citoyens, à Misserghine où l'installation de cellules électorales de proximité sont systématiquement mise à profit pour organiser des rencontres impressionnantes, à Bir El Djir, Sidi El Bachir, Aïn El Kerma, El Ançor où des rencontres et des caravanes de voitures sillonnent les quartiers et les bourgs reculés avec en prime des opérations coups de poing en direction des citoyens. «Nous avons pris la responsabilité de soutenir le candidat Abdelaziz Bouteflika partant d'une réalité palpable. L'Algérie a changé considérablement en mieux. C'est un nouveau visage sur tous les plans. Il faut le dire aux gens. Même notre religion nous le demande. Nous devons rappeler aux Algériens les réalisations du président de la République dans tous les domaines. Notre mission première au sein de la permanence a été de tracer un canevas d'actions de proximité. C'est notre priorité. Même si cela n'est pas très médiatisé, c'est l'action et son impact qui nous intéressent. Nous avons discuté avec nos frères et comilitants afin de mener et d'intensifier de vraies actions de proximité. C'est une nécessité absolue. La vitesse de croisière est bonne et nous devons continuer pour assurer un grand succès lors de ces élections. Nous lançons un appel à tous les Algériens en général et à tous les Oranais en particulier pour dire que l'Algérie ne sera bien et ne connaîtra son essor qu'avec Bouteflika», dira le directeur de la communication de la permanence électorale de Bouteflika à Oran, Kazi Tani Abdelhak. La permanence du candidat Abdelaziz Bouteflika coordonne également les actions et les programmes montés par les permanences des partis de l'Alliance présidentielle ainsi que ceux des comités autonomes. Hier encore, le mouvement national des comités de soutien à la candidature du président de la République, qui regroupe 41 wilayas, a animé une rencontre des universitaires en son siège dans le quartier de Maraval à Oran. «Il faut que les citoyens sachent que le vote est un droit sacré. Nous en sommes comptables devant Dieu. Le jour du vote je me prononce, c'est une manière civilisationnelle d'exprimer son opinion et de participer à la construction du pays. Chacun dans sa maison et dans sa grande famille et le voisinage doit passer le mot et engager le dialogue. Il ne faut pas se soustraire à cette obligation citoyenne», déclarera Taïbi Assyr, neurochirurgien, président du mouvement national des comités de soutien.Pour les représentations des autres candidats, le manque flagrant en matière de communication et d'information au sujet de leurs activités respectives illustre un malaise ambiant et une incapacité à se frayer le chemin dans une telle ambiance. La grande surprise, c'est l'absence d'activités électorales perceptibles dans le camp des partisans du candidat du FNA, Moussa Touati. L'absence du leader du parti au niveau local, Zerrouki Mohamed, appelé à seconder Teguia au sein de la commission politique nationale pour la surveillance des élections a beaucoup nuis à la campagne de Moussa Touati à Oran.Ainsi va la campagne à Oran en attendant d'atteindre sa vitesse de croisière.