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Les Journées du film francophone se penchent sur la condition de la femme africaine Madame Brouette, une coproduction franco-sénégalaise financée par le Canada, projetée à la salle cosmos
Après six soirées de projections de films francophones, l'heure était mardi dernier à la découverte du cinéma sénégalais. A l'affiche une coproduction franco-sénégalaise financée par le Canada : Madame Brouette de Moussa Sene Absa. Une comédie réalisée en 2004 et projetée à la salle Cosmos de Riadh El Feth mardi soir dans le cadre des Journées du film francophone d'Alger organisées cette année par l'ambassade du Canada. Les cinéphiles algérois ne se sont pas bousculés pour assister à la projection, ils n'étaient pas nombreux à avoir fait le déplacement mais la projection se fera quand même. Prévue à 20h, elle débutera avec du retard. Après une demi-heure d'attente, lumière sur le plus célèbre marché de Dakar, Sandaga. Des scènes de vie défilent alors pour faire découvrir un village en effervescence, des vies qui se croisent avant de mettre en avant l'héroïne du film, Mati, une jeune femme intrépide et avide de liberté. Mati, divorcée et mère d'une petite fillette, vit au jour le jour, sa brouette en main, ce qui lui vaut le surnom de madame Brouette. Aguerrie et fière, elle partage son quotidien avec sa fille Ndèye et son amie Ndaxté, rescapée elle aussi d'un mariage traumatisant. Mati tourne le dos aux hommes et ne croit plus en l'amour jusqu'au jour où elle rencontre Naago, un séduisant policier qui la fait rêver et dont elle tombe amoureuse et enceinte… Au fil des jours et des maladresses, leur histoire se complique. Un matin, Naago tombe criblé de balles au seuil de la maison de Mati… Une scène de crime auréolée de mystères qui ne se dévoileront qu'à la fin. Poussé à bout par le comportement instable et dégradant du père de son fils, Mati mettra fin à ses jours dans un moment de colère amorcé par sa fille et qu'elle n'a pu contenir. A travers cet acte, elle met à terre l'homme, ses infidélités, ses excès, puis surtout ses élans de violence… un acte démesuré qui renverse tous les habitants du village… Au-delà des insuffisances techniques de la projection, le film a eu le mérite de proposer une vision ciblée, même si quelque peu réduite, de la condition féminine au Sénégal. Mariages forcés, violences conjugales, mutisme imposé et exploitation quotidienne ne sont pas que des thèmes cinématographiques à exploiter mais bien une réalité encore d'actualité dans beaucoup de régions du monde, dont une grande concentration en Afrique… F. B.