La France, finaliste malheureuse du Mondial 2006, a succombé dans le groupe de la mort de l'Euro 2008. Le deuxième ticket en jeu a été gagné par la Squaddra Azzura, son adversaire intime dans chaque rendez-vous du foot. Devant l'incontestable suprématie hollandaise, c'est l'Italie qui a accompagné les Bleus dans leur exercice de calculs dans lequel se sont imbriqués des Roumains suspendus au choix de Marco Van Basten : aligner le onze qui a corrigé les deux finalistes du Mondial 2006 ou faire reposer ses titulaires comme l'a fait Scolari, le sélectionneur du Portugal. La première sortie de l'équipe de la France face à la Roumanie, semble dicter à Domenech des changements. L'attaque était le compartiment le plus indiqué avec zéro but et peu d'occasions créées. Benzema a vite été relégué au banc de touche au profit d'un Govou. Le rendement de la ligne offensive française s'est amélioré lors de France – Pays-Bas. Le réalisme n'a pas suivi. Devant la machine batave, la défense tricolore a pris eau de toutes parts au point d'encaisser quatre buts, un fait que les Français n'ont pas vécu depuis au moins vingt ans. Enseignement : le mal est à présent dans la composante de la ligne défensive. D'où la disparition des «vieux» Thuram et Sagnol du dispositif domenechien dans le onze qui a affronté l'Italie. Les deux joueurs expérimentés –plus de 100 sélections pour chacun- sont jugés ne plus pouvoir tenir leur rôle dans des matches où la moindre erreur se paie cher. L'erreur d'appréciation de la part du sélectionneur français est patente dès les premières offensives italiennes. Luca Toni, le Bavarois de l'Italie, s'est retrouvé deux fois en l'espace d'un quart d'heure sans le moindre marquage de la défense française. Sans Thuram dans son axe, la défense française a perdu son âme. Les Français les plus chauvins peuvent justifier la déroute de leur sélection par la sortie de Ribéry sur blessure, suivie de l'expulsion d'Abidal. Nul n'ignore néanmoins que le mal de l'équipe de France est antérieur à l'Euro. Le retard qu'elle accuse par rapport à ses adversaires ne lui permet pas de défendre sa dimension et de jouer les premiers rôles. Le foot français s'accommode mieux de la stabilisation de l'équipe et de l'apport des joueurs qui sont en mesure de faire la différence. La France 2008 ne dispose ni de l'une ni de l'autre. Ce n'est pas tout puisqu'elle n'a pas l'habitude d'aller à un tel rendez-vous sans les outils» de succès. L'Italie peut paraître dans une situation similaire. Son axe central a payé les frais du tsunami offensif hollandais. Il sera changé au second match contre la Roumanie. Depuis, l'Italie a retrouvé une partie de son légendaire catenaccio. La fluctuation à l'italienne n'est pas inédite. A la différence des Bleus, l'Italie peut gagner même sans convaincre par le jeu produit. Au-dessus de tous, la Hollande allie spectacle et efficacité. A. Y.