Le candidat indépendant à la présidentielle du 9 avril, Mohamed Saïd, a tracé tout un programme économique. Dans ce cadre, il a promis de s'attaquer, s'il est élu, à un chantier qu'il considère important, à savoir la sécurité alimentaire du pays. Pour concrétiser son programme, le candidat promet de développer l'agriculture. Ce secteur est «stratégique» à ses yeux, et il aura pour but la réalisation de l'autosuffisance alimentaire. Pour cela, le document du candidat affirme que des mesures doivent être prises dans ce sens. Il énumère, entre autres, la préparation d'une nouvelle génération de jeunes universitaires pour élever le niveau des travailleurs de la terre ; le développement de l'agriculture du Sud et en montagne pour étendre la surface agricole utile, et l'intensification des surfaces de l'agriculture de transformation. En outre, le candidat s'engage à construire davantage de barrages pour réduire les effets de la sécheresse et octroyer des prêts à des taux accessibles aux agriculteurs. Par ailleurs, il compte promouvoir la recherche scientifique pour améliorer la qualité des semences et moderniser les moyens de production. L'autre volet important pour M. Mohamed Saïd est la diversification des sources du revenu national. Pour concrétiser cet objectif, le candidat s'engage à mettre au point une démarche ayant pour finalité de réduire la dépendance à l'égard des revenus des hydrocarbures. Elle se fera, notamment, par le développement des secteurs de l'agriculture et de la pêche, l'encouragement de l'économie des services, la promotion de la recherche scientifique en augmentant les crédits qui lui sont alloués, l'amélioration du rendement de la fiscalité par un meilleur contrôle des activités économiques informelles, la revalorisation des ressources minières et halieutiques, et la promotion du secteur touristique par l'encouragement du partenariat dans le cadre d'une démarche nationale économique intégrée. Mohamed Saïd promet aussi de relancer le secteur industriel par la mise à niveau technique et technologique de l'entreprise industrielle. Pour les investissements productifs, le candidat dira qu'ils doivent être encouragés et «accompagnés par la stabilité de l'environnement politique, de l'encadrement administratif et financier et par le respect des textes régissant le secteur économique. D'où la suppression des obstacles bureaucratiques, la refonte du système bancaire, et la désignation d'une seule autorité pour les investissements étrangers (guichet unique). En outre, un mécanisme permanent doit garantir la liberté de mouvement des capitaux dans le cadre du respect de l'intérêt national». Le candidat à la présidentielle n'a pas négligé la communauté algérienne à l'étranger. Celle-ci pourrait contribuer à l'essor économique et pour l'inciter, Mohamed Saïd a promis de mettre en place un mécanisme juridique qui permettra aux hommes d'affaires émigrés d'origine algérienne de participer à l'élaboration de la décision économique pour tirer profit de leurs capacités et de leur expérience. Il considère dans la foulée que «la relance économique nécessite la construction d'une économie basée sur l'exploitation de l'information, la modernisation de l'outil de production, et l'emploi des ressources humaines nationales à l'intérieur et à l'extérieur de pays». D'autres actions sont également prévues dans le programme du candidat. Citons, entre autres projets, l'encouragement de l'investissement rural pour lutter contre l'exode rural, la réalisation de grands projets nationaux intégrés, la création de villes intelligentes, la mise en place des instruments juridiques pour créer les entreprises de jeunes dans tous les domaines, (services, industries, agriculture) dans le cadre d'une vision économique nationale intégrée et la mise au point d'une batterie de mesures incitatives financières et fiscales en matière d'investissement. S. B.