Pour son dernier meeting de la campagne électorale, tenu hier à la salle Harcha, le candidat à la présidentielles du 9 avril prochain, Moussa Touati, a jeté tout son poids. Il a appelé les gouvernants à laisser l'élection se dérouler dans la transparence, se disant disposé à «donner 10% des voix, soit 2 millions d'avance, au candidat du pouvoir». Devant une salle chauffée à blanc par environ deux mille personnes, le candidat du FNA a indiqué qu'«il est temps d'opérer le changement», avant d'appeler les militants et sympathisants de son parti à défendre la souveraineté du peuple algérien, rejetant aussi bien les auteurs des appels au boycott que ceux qui lui ont imposé la tutelle. M. Touati a relevé que la campagne électorale s'est déroulée dans un contexte marqué par les grèves des cheminots et des enseignants universitaires, revendiquant une amélioration du pouvoir d'achat, alors qu'en ce moment les deniers du peuple prennent un autre chemin. Il dénoncera également «l'utilisation des moyens de l'Etat au profit du candidat du pouvoir». Moussa Touati a rappelé avoir demandé à rétribuer les observateurs des bureaux de vote de son parti par le Trésor public comme gage de transparence et d'honnêteté de l'élection. Evoquant son programme, il affirmera qu'il vise à mettre fin à 40 ans de marginalisation de la jeunesse, qu'il considère comme la véritable richesse du pays, à aider le peuple à se réapproprier sa souveraineté, appelant les Algériens à «un sursaut national» basé sur les principes auxquels croyaient les martyrs, à savoir des principes démocratiques. «Nous sommes venus construire l'Algérie», a-t-il ajouté. Profitant de la présence des observateurs étrangers, de la Ligue arabe notamment, le candidat à la présidentielle a vivement critiqué la politique économique du pays, notant le paradoxe d'«un pays constitué à 70% de jeunes, mais qui importe l'essentiel des produits de consommation. Est-il raisonnable qu'un pays d'une superficie de plus de 2 millions de km2 recoure à l'importation du blé pour satisfaire ses besoins de consommation ? Nous n'aurons pas de sécurité tant que nous importons du blé et nos produits de consommation». Aujourd'hui, si notre jeunesse souffre de chômage, d'économie rentière et d'absence de souveraineté, la responsabilité incombe aux actuels gouvernants qui s'imposent en tutelle et ne peuvent faire face aux besoins du peuple. Pour lui, les Algériens doivent prendre leurs responsabilités pour construire l'Algérie comme l'ont fait les martyrs hier pour la libérer. Il n'y a pas de différence entre la génération de 1954, qui a pris les armes pour défendre le pays, et celle d'aujourd'hui qui doit se libérer de la tutelle qui lui est imposée et de se réapproprier la souveraineté nationale. Faisant état de dépassements et de pressions dont font l'objet les patrons d'entreprise et des administratifs pour le soutien au candidat du pouvoir, Moussa Touati, s'est adressé à la foule, l'appelant à faire son choix entre «rester sous la tutelle» ou «faire une révolution électorale pour la récupération de la souveraineté du peuple». L'Algérie est à la croisée des chemins, a-t-il conclu. A. R.