Photo : Sahel Par Mekioussa Chekir C'est dans le populaire et non moins mythique quartier de Bab El Oued (BEO) que le président du parti El Islah, Djahid Younsi, a choisi de clore hier sa campagne électorale par un meeting dans la salle Atlas, d'ailleurs fraîchement rénovée. S'adressant aux jeunes qui constituaient l'essentiel de l'assistance, l'orateur a déclaré souhaiter que le jour du prochain scrutin soit celui du «changement révolutionnaire» et de «l'intifadha des jeunes» en vue de rompre avec les «politiques défaitistes» ayant gouverné le pays jusque-là. «C'est cette politique qui a occasionné la ruine du pays et la perte de notre jeunesse au point de n'offrir à cette dernière que trois options : la mer, la montagne ou la prison. Ceux qui ont pris en otages les Algériens contre leur volonté sont responsables de leurs actes. Les jeunes sont les victimes de vos défaillances et vous en êtes les premiers responsables !» tonnera-t-il en désignant, sans les nommer, les dirigeants sortants du pays. Evoquant les partisans du boycott, il dira ne pas considérer ces derniers comme ses adversaires dans la mesure où il partage avec eux la même vision des choses quant au constat d'échec criant de la gestion actuelle des affaires de l'Etat. La seule différence, ajoutera-t-il, étant dans la façon de gérer et de prendre en charge cette situation. «Nous estimons que les droits s'arrachent et ne se donnent pas. Nous voulons que le peuple nous voie avec lui sur le terrain et refusons de critiquer depuis les cafés comme cela se fait depuis 1962.» Et d'affirmer que l'abstention n'est pas une attitude si nouvelle que cela en Algérie dans la mesure où les taux réels de participation lors des rendez-vous électoraux ne dépassaient les 20% du temps du parti unique. Et d'assurer tenir ces vérités des personnalités politiques, historiques, médiatiques et autres qu'il a eu l'opportunité de côtoyer durant cette campagne à travers les quatre coins du pays visités à l'occasion. Tout en inscrivant sa participation à la présidentielle de jeudi prochain dans le souci de «redonner de l'espoir» aux Algériens, Djahid Younsi promet de faire vivre ces derniers dans une ère de prospérité, de justice, d'égalité et de droit. Il appellera les jeunes notamment à «reprendre confiance en eux-mêmes, en leur avenir et en leur patrie, car ils n'ont en d'autre que l'Algérie !». Il promettra, par ailleurs, de faire insuffler, à nouveau, «l'esprit de l'islam, de l'arabité, de l'histoire et du nationalisme» dans le cœur de ses compatriotes auxquels il demandera d'être fiers d'appartenir aux Bouamama, El Mokrani, Fatma N'soumeur, Ben M'hidi, l'Emir Abdelkader… Abordant la question de la tragédie nationale, il réitérera sa position quant à une seule et unique solution, celle de la réconciliation nationale. Mais pour Djahid Younsi, il ne s'agit pas de la réconciliation «d'un nouveau genre», celle qui est prônée actuellement par le pouvoir et qui suppose une éradication mais celle qui conduit à «une amnistie générale».