Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Le candidat islamiste poursuit sa campagne pour la présidentielle en brandissant le même slogan du changement. Un changement qu'il juge possible si les Algériens prennent conscience de l'importance de leur participation à l'élection présidentielle. Djahid Younsi, le président d'El Islah, était vendredi dernier à Djelfa, la troisième wilaya qui l'accueille après Alger et Blida. Il reprend son discours sur le changement, l'accompagnement des jeunes, la promotion de la réconciliation nationale… et l'amnistie générale et réitère son rejet des politiques adoptées jusque-là par les gouvernements successifs. Il critique les pouvoirs publics, à leur tête le président Bouteflika et l'accuse d'accaparement des moyens de l'Etat pour les besoins de sa campagne électorale. A Blida, la ville des Roses, le candidat d'El Islah appelle à un débat télévisé pour une confrontation d'idées et de programmes avec le président candidat. Dans un discours où il ne ménagera pas les hommes au pouvoir, il affirmera que le pays enregistre une embellie financière sans précédent mais que cela ne profite pas aux populations, les jeunes en particulier. «En dépit de nos richesses naturelles, les gouvernements successifs de l'Algérie ont échoué à trouver des solutions aux problèmes de la jeunesse, notamment le chômage et le logement, ce qui a provoqué son désespoir». Promettant de redonner espoir à ces jeunes, sans repères et sans perspectives, le candidat les invitera à un vote massif : «Une participation en nombre à l'élection présidentielle est à même de prévenir la fraude. C'est le meilleur moyen d'opérer le changement et la meilleure garantie contre les tentatives de manipulation des résultats en faveur d'un candidat». Abordant la loi sur la réconciliation nationale, Djahid Younsi ne fera pas de détours pour dire sa conviction d'aller vers une amnistie générale si cela est nécessaire. «Si l'amnistie générale s'avère inéluctable, nous le ferons sans hésitation aucune. Pourvu que cela mette un terme à l'effusion du sang des Algériens», soutient le candidat, non sans dénoncer le fait que «le dossier de la réconciliation nationale a fait l'objet de marchandages et tarde à être finalisé depuis plus de dix ans». Insistant sur ce dossier, il dira que «la réconciliation nationale vise à rendre justice à qui de droit» mais qu'elle ne peut être matérialisée sur le terrain par «des personnes qui ne croient point à ses principes», dénonçant «les obstacles bureaucratiques qui entravent le processus de son application». Partant, estime le candidat islamise, «il est impératif de conférer à la réconciliation nationale une dimension globale à travers l'indemnisation des détenus (des centres de Aïn M'guel et Ouargla), des veuves et des orphelins victimes de la tragédie nationale, outre les victimes parmi les éléments des corps de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale et de l'Armée nationale populaire (ANP) durement touchés lors de la décennie noire et qui n'ont toujours pas été indemnisés». Revenant sur les problèmes des jeunes, Djahid Younsi soulignera que son programme prévoit la réduction de la durée du service national à six mois pour tous les jeunes avec une période d'instruction s'étalant sur 45 jours. Au volet politique, le candidat plaidera pour une répartition juste et équitable des recettes pétrolières, considérant que «ce sont les politiques du bricolage qui ont suscité le désespoir des jeunes et poussé nombre d'entre eux à opter pour l'émigration clandestine à bord d'embarcations de la mort». Après Alger, Blida et Djelfa, le candidat Younsi s'est rendu hier, en fin de journée, à Laghouat.