«Nous n'avons pas touché à un centime du Trésor public en dehors des dotations de l'Etat.» Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika a tenu, ainsi, à mettre fin à la rumeur selon laquelle le président candidat s'est servi de l'argent de l'Etat pour mener sa campagne. Abdelmalek Sellal, qui a animé hier une conférence de presse au niveau du Centre international de presse, a déployé beaucoup d'efforts pour répondre aux questions des journalistes. «La campagne a été très forte. Elle a certes coûté beaucoup d'argent, mais je peux vous assurer que nous n'avons utilisé que nos propres moyens», insiste-t-il, usant d'un langage populaire qui lui est familier pour détendre l'atmosphère. Aux représentants des médias particulièrement insistants sur les moyens utilisés par le candidat Bouteflika, l'ancien ministre des Ressources en eau a rappelé que «Bouteflika est également président de la République. Et de ce point de vue, il doit disposer d'un minimum de moyens qui lui permettent de gérer en même temps les affaires de l'Etat». Et les moyens dont parle l'orateur sont surtout d'ordre technique et sécuritaire. «Sans plus», a-t-il tenu à rassurer. En plus de cela, Sellal a tenu à balayer les accusations selon lesquelles la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika a fait pression sur les populations pour venir assister aux bains de foule. «Nous n'avons menacé personne. Nous n'avons contraint personne à venir», a juré Sellal qui a trouvé du mal à repousser les innombrables questions concentrées essentiellement sur ces sujets.Toujours au chapitre budget –qu'il dit ne pas pouvoir évaluer- Abdelmalek Sellal a précisé que sa direction a mobilisé «tous les moyens dont on a disposé». Et par moyens, il cite, entre autres, «les partis de l'Alliance, l'UGTA et les organisations patronales qui disposent d'énormes moyens financiers». Quant aux privés, Sellal a précisé qu'il ne peut pas «repousser un citoyen ou un entrepreneur qui a envie de coller un poster du Président sur le mur de sa maison».Les accusations ne s'arrêtent pas là, puisqu'elles portent également sur la partialité de l'administration. «Il est clair qu'il y a des gens qui souhaitent que ce président continue. Mais je peux vous assurer que nous ne pouvons même pas faire pression sur quiconque. Ce sont des affabulations», a-t-il répondu.Sur le plan des chiffres, il a avancé l'organisation de 2 878 meetings et l'ouverture de 12 659 permanences. «Une preuve de l'attachement des Algériens à leur Président.» Mais cet attachement n'est pas venu seul, précise Sellal, qui avance que sa direction a fait des efforts pour toucher le maximum de gens «à travers tout le territoire national». Cet effort ne signifie pas que l'équipe de Abdelaziz Bouteflika n'est pas confiante. Mais tout est déployé pour un fort taux de participation. «Nous prévoyons un fort taux de participation», a-t-il avancé. Comment le sait-il ? «Je le sais d'expérience et grâce à des indices probants», comme le nombre de signatures récoltées par le candidat. En plus de cela, Sellal sait que son favori doit «avoir une grande majorité de voix qui lui permettra d'avoir plus de légitimité».Pour clore le décor, Sellal a eu cette réflexion, parlant de Bouteflika : «Je vous assure qu'il est loin d'être un dictateur. Il a déjà souffert de la dictature par le passé.» A. B.