«Nous n'avons pas utilisé la force pour amener les gens à venir au meeting», a déclaré le directeur de campagne de M.Bouteflika en réponse aux rumeurs qui circulent ici et là. L'argent de l'Etat n'est pas utilisé dans la campagne du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika. «Nous n'avons pas outrepassé la loi», a affirmé Abdelamalek Sellal, son directeur de campagne. Invité, hier, à l'émission En toute franchise de la Chaîne III, M.Sellal a voulu mettre un terme aux rumeurs qui circulent ici et là quant à l'origine des fonds de campagne du président sortant. «Notre candidat semble être plus à l'aise, parce qu'il bénéficie, peut-être, un peu plus que les autres de l'appui des partis politiques, des associations, et même des opérateurs économiques», a-t-il soutenu en certifiant que jamais la campagne (de M.Bouteflika) n'a eu recours à l'argent du Trésor. Aiguisant ses arguments, M.Sellal a affirmé que les partis politiques, le mouvement associatif et les opérateurs économiques mettent tous leurs moyens à la disposition du candidat Bouteflika. Ainsi, les propos de M.Sellal constituent une réponse directe aux candidats qui accusent haut et fort Abdelaziz Bouteflika de puiser du Trésor public. La déclaration de M.Sellal vient appuyer les témoignages apportés par le président de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle, Mohamed Teguia et le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Faisant une évaluation de la campagne à trois jours de sa clôture, M.Sellal déclare: «C'est une campagne intense et formidable.» Contrairement à ce que colportaient certains, M.Sellal soutient: «Le candidat (Bouteflika) a bien occupé le terrain en menant sa campagne à travers plusieurs wilayas du pays.» Ce dernier s'est félicité de l'accueil chaleureux auquel a eu droit le candidat indépendant dans les différentes wilayas. Interrogé sur l'étape de la Kabylie, M.Sellal a qualifié cette halte de «moment extrêmement important». Tout en rappelant l'ambiance qui a régné à Béjaïa et à Tizi Ouzou, M.Sellal a estimé que «le candidat a très bien réussi à réconcilier les Algériens entre eux». M.Sellal a tenu à écarter toutes les allégations avancées par les uns et les autres: «Nous n'avons pas utilisé la force pour amener les gens à venir aux meetings.» L'affluence des citoyens était spontanée et considère que la politique de la chaise vide n'a jamais mené loin. Au sujet de la Réconciliation nationale et des déclarations du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, l'invité de la Radio nationale a fait savoir qu'il «n'y a pas de changement de ton. C'est une clarification de sa stratégie». La Réconciliation nationale, explique-t-il, vise à réunir les Algériens autour d'un seul objectif, l'unité du pays, en rappelant que la loi est toujours ouverte à ceux qui font acte de repentance. Interrogé sur la prise en charge des familles et victimes du terrorisme et des patriotes, il répond brièvement: «Quand on parle de réinsertion, logiquement il y aura des textes.» Au chapitre du développement, il a rappelé le programme d'investissement de 150 milliards de dollars. La loi de finances complémentaire qui sera lancée dans les prochains mois, selon lui, va mettre en route un nouveau programme d'investissement. A propos du foncier agricole, M.Sellal est catégorique: «Il ne sera pas question de brader le foncier national. l'Etat reste le propriétaire.» Et d'enchaîner: «L'ensemble des investissements étrangers ne se feront qu'au bénéfice de l'Etat, c'est clair, net et précis.» M.Sellal a assuré que l'effacement de la dette des agriculteurs concernera tous les petits paysans. Abordant le problème de la corruption et de la bureaucratie, M.Sellal a reconnu que l'administration est une machine très lourde et que les responsables eux-mêmes en souffrent. Cependant, il a rappelé qu'un travail titanesque a été fait en matière de législation nationale et son adaptation aux standard internationaux. Le programme du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, prévoit plusieurs révisions, entre autres les Codes communal et de wilaya. Enfin, au sujet des harraga, M.Sellal reste convaincu que si l'on continue à développer le pays et faire naître l'espoir, il y aura moins de harraga.