Les énergies renouvelables n'occupent pas une bonne place dans les programmes électoraux des six candidats à l'élection présidentielle du 9 avril. Peu de réflexions y ont été consacrées. Les énergies propres ne sont abordées que sommairement, juxtaposées au secteur de l'environnement ou alors évoquées, quand elles le sont, dans le cadre du secteur énergétique. Point de chapitre complet consacré à un sujet porté au premier plan des priorités dans certains pays développés. Lorsqu'il en est question, l'énergie renouvelable clôt généralement le registre de l'économie. Dans le programme du président sortant, on peut ainsi lire, entre autres, que la modernisation de l'agriculture ainsi que les programmes d'investissements publics dans les autres secteurs, notamment le bâtiment et les travaux publics ou l'hydraulique, offriront «d'importants plans» de charge pour la relance industrielle dans notre pays qui doit en tirer profit. Et à ce titre, y est-il ajouté, «je veillerai» à la remise à niveau des entreprises publiques viables et disposant d'un plan de charge. Plus loin, on peut relever que des concours financiers leur seront octroyés, sous forme de crédits avantageux, pour leur redressement et la modernisation de leurs outils de production. Et que «nous associerons à cette démarche les partenaires étrangers disposés à participer à la modernisation de notre outil industriel». Il y est également détaillé que «je soutiendrai aussi le développement de la pétrochimie, de l'exploitation minière», ainsi que «la promotion des énergies nouvelles». Cette politique devra également prendre en considération le développement d'industries en aval, et la garantie de la sécurité énergétique du pays à long terme. Le caractère pacifique dans les projets des énergies propres y est noté. Il est ainsi mentionné dans le programme électoral du président Abdjelaziz Bouteflika que «nous travaillerons à la promotion de l'énergie solaire dont nous possédons de grandes capacités, ainsi que de l'énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques, pour laquelle nous devons d'ores et déjà préparer le terrain». D'autres éléments sont aussi contenus dans le document électoral tels que la modernisation des services, en accompagnement à l'investissement économique, le développement des infrastructures de transport terrestre, la modernisation de l'exploitation des ports, la réhabilitation de nos capacités de transport maritime de marchandises. Un maigre espace est cependant réservé au renouvelable dans le programme de Djahid Younsi. Il y est question d'œuvrer en vue de faire émerger une économie de substitution aux hydrocarbures, de trouver des produits fiscaux en dehors du pétrole et de faire augmenter la fiscalité ordinaire «d'au moins de 60%». Peut-être que dans «économie de substitution», le candidat d'El Islah veut englober les énergies renouvelables. Dans le programme de Mohand-Oussaïd Blaid, il est souligné ceci : diversification des sources du revenu national en réduisant la dépendance à l'égard des hydrocarbures pour préserver le patrimoine des générations futures. Les énergies propres, il n'y est pas fait allusion. Ahd 54 parle dans son programme électoral du renforcement de la législation et des institutions en charge de secteurs liés à l'environnement. Il y est également mentionné de «définir une politique environnementale sur la pollution industrielle et énergétique à moyen et long terme». Le FNA évoque dans son programme l'environnement et il propose d'élaborer des «mesures adéquates» pour le respect de l'environnement et de la nature. Le PT consacre, lui, un bon paragraphe au sujet. On peut lire ceci dans son programme : encourager les énergies propres dans le cadre d'une politique environnementale globale, cela contribuera à préserver la santé publique. Le PT recommande l'investissement public dans le développement de la recherche scientifique en matière d'énergie renouvelable (solaire, nucléaire…). Y. S.