Des atouts et des possibilités de faire de notre pays une destination touristique prisée, il en existe. Tout le monde le reconnaît. L'Algérie devrait être attrayante, mais elle ne l'est pas, faute d'une politique touristique qui lui donnerait cette vocation. Le retard est énorme dans ce domaine. Les investisseurs potentiels existent, sans les motivations qui leur permettraient de contribuer à la promotion du tourisme. Le résultat est que celui-ci demeure à ce jour, près de 47 ans après l'indépendance, un secteur en friche. Si bien que la tâche paraît ardue pour donner au pays une vocation touristique qui aurait dû être la sienne depuis toujours. Une vocation qui n'est pas mise en évidence alors que les nombreuses richesses risquent tout simplement la dégradation par manque d'intérêt tout au long de ces dernières années. Nous avons laissé ce créneau à des pays voisins qui en tirent profit, y compris en attirant des Algériens qui choisissent ces destinations par méconnaissance des opportunités que possède leur pays, et en l'absence d'un cadre organisé. La nature apaise l'esprit certes, mais on ne peut y lâcher des touristes qui ne prennent une destination que si toutes les commodités y sont assurées. Les infrastructures hôtelières sont insuffisantes et pratiquement en deçà des normes. On ne peut espérer voir arriver des touristes si le nombre d'hôtels reste insuffisant et si les prestations ne répondent pas aux exigences de la qualité. Plus d'infrastructures, plus de lits et une meilleure organisation pour la promotion du tourisme et pour que le pays soit en mesure d'attirer les touristes étrangers et intéresser les nationaux. Préserver et mettre en valeur les potentialités touristiques, développer le métier d'hôtellerie, multiplier le nombre d'infrastructures en privilégiant aussi bien la quantité que la qualité, promouvoir le tourisme dans toutes ses facettes (le Grand Sud, la montagne, la mer…), organiser l'activité des opérateurs et susciter l'investissement. Il faut reconnaître toutefois qu'à la base de toute politique touristique, on doit asseoir une culture qui privilégierait le sens de l'accueil et de l'hospitalité. C'est le souhait de tout le monde de ne pas se voir rabroué dans des lieux censés être dédiés à la convivialité. Le changement des mentalités est l'une des conditions devant favoriser la relance de ce secteur qui souffre encore de la persistance de comportements dédaigneux mais aussi de l'absence de formation et de compétences en matière de tourisme. C'est indéniable, il faut inculquer cette culture aux citoyens et éduquer les enfants dans ce sens, notamment au niveau des établissements scolaires. La formation du personnel exerçant dans le domaine du tourisme et la mise en place de moyens humains adaptés est plus que nécessaire pour promouvoir la destination Algérie. Il est clair que rien ne pourra changer si le secteur reste ignoré, si le mépris affiché habituellement par le personnel persiste à s'ériger en mode de gestion au niveau des infrastructures hôtelières et des lieux dédiés à la consommation (restaurants, cafés, salons de thé et autres) et si l'hygiène continue à occuper la dernière place. Autant dire que c'est un vaste programme. Mais le tourisme ne peut pas être l'affaire du seul ministère qui en a la charge, il doit être intersectoriel puisque sa relance dépend de plusieurs paramètres. R. M.