De notre correspondant à Bouira Nacer Hanniche Après son élection avec un score exceptionnel et eu égard au fort taux de participation qui a été atteint à la présidentielle de jeudi dernier, les citoyens ont les yeux tournés vers les premiers signes des actions du président de la République, qui révéleront la mise en œuvre, réelle et effective, des solutions promises dans le cadre de la prise en charge de leurs aspirations et attentes. Plusieurs citoyens de Bouira après l'annonce des résultats définitifs ont affirmé avoir voté pour le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika. D'abord, pour avoir sorti le pays d'une tragédie qui avait endeuillé la population durant plusieurs années, et puis pour avoir enclenché une relance économique qui a sorti des citoyens de la pauvreté. Certains jeunes ont affiché leur souhait que la croissance économique et le développement, promis par les ministres et les chefs des partis venus à Bouira pour faire campagne pour Bouteflika, puissent avoir un impact positif sur les populations démunies dont le revenu est insuffisant pour faire face aux augmentations des prix des produits alimentaires. D'autre part, ils insistent à ce que les pouvoirs publics renforcent, pour les prochaines années, leur soutien à la politique de développement, en favorisant de nouveaux investissements qui puissent absorber réellement le chômage par des emplois permanents et créer des richesses.Un instituteur a déclaré que la population a vécu ces dernières semaines une situation déplorable en raison de la flambée des prix de «la pomme de terre à 90 DA, la tomate à 120 DA, les abats de poulet à 300 DA, la sardine à plus de 250 DA en plus des autres produits dont les prix ont grimps». Selon ce citoyen, ces augmentations ont eu lieu sans que les autorités et les services concernés daignent intervenir. De ce fait, il espère après la réélection du Président pour un troisième mandat, voir s'instaurer de l'ordre au niveau des marchés et les autorités compétentes jouer réellement leur rôle de régulateur qui mettrait ainsi fin à la spéculation et au commerce parasitaire, lesquels ruinent le pouvoir d'achat des citoyens et l'économie du pays. Le même interlocuteur a souligné la nécessité de l'augmentation des salaires et de redonner un accès facile au logement au profit des travailleurs. Sur le même plan, un entrepreneur a considéré que la concrétisation des projets lancés dans le cadre de l'habitat et de la construction de logements, toutes catégories confondues, requiert une présence effective de l'Etat régulateur. Parlant d'augmentation des prix, il a avancé que le quintal de ciment avait atteint ces dernières semaines le seuil des 900 DA, en raison de la désorganisation du marché des matériaux de construction alimenté par la production locale et les importations. Selon lui, ce prix est excessif pour les entreprises car elles seront contraintes d'abandonner leurs chantiers et aussi pour les citoyens qui se sont lancés dans l'autoconstruction. Un autre groupe de citoyens a indiqué qu'«on veut un changement effectif dans les domaines social, économique et même politique, ainsi que des libertés afin de permettre à la société de s'organiser et d'exprimer ses doléances de manière pacifique». De son côté, un retraité de 70 ans a affirmé «avoir choisi Bouteflika comme Président, car ce dernier a les coudés franches afin de répondre aux attentes multiples des jeunes de ce pays qui sont le travail, le logement et l'amélioration des conditions de vie». Par ailleurs, un cadre d'entreprise pense que, dans un contexte de crise financière mondiale, qui a engendré la chute des recettes pétrolières algériennes par rapport à l'année dernière, les programmes d'investissement public risquent d'être compromis, toutefois, les résultats partiels et les acquis comme «les routes, l'autoroute Est-Ouest, les chemins de fer, les deux grands barrages et les stations de transfert hydraulique, ainsi que les aménagements urbains», réalisés grâce à l'effort de l'Etat lors des deux premiers mandats de Bouteflika, sont appelés à constituer une assise infrastructurelle nouvelle au pays, que le Président va s'atteler à rentabiliser et à fructifier. Selon le même interlocuteur, avec toutes les réformes initiées par le gouvernement dans les domaines de la justice, du secteur bancaire, de la gestion du foncier et du renforcement des mécanismes de soutien à la création de microentreprises par les jeunes, ces ouvrages structurants au niveau de la région sont déjà une base par laquelle le pays va pouvoir attirer les investissements privés (PME/PMI) nationaux et étrangers.