L'annonce définitive des résultats de la présidentielle du 9 avril faite, il reste à mesurer les enseignements à en tirer. Car, au-delà de la polémique soulevée par la signification des chiffres définitivement validés par le Conseil constitutionnel, cette consultation électorale aura entraîné d'autres interrogations sur la vie politique algérienne de manière globale. Parmi lesquelles, la présence et le devenir des formations politiques dites du camp démocratique. Le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui représentent les entités les plus évidentes de cette mouvance en raison de leur implantation et de leur activisme, du moins en comparaison aux autres, illustrent, à nouveau et à la faveur de ce scrutin, la difficulté pour ce pôle de fédérer en une véritable force politique. Une force qui se présenterait aux Algériens comme une alternative de choix aux partis qui gravitent autour du pouvoir ou qui sont carrément en son sein. Les péripéties de la campagne électorale et du scrutin ont ainsi remis sur le devant de l'actualité politique nationale cette lancinante question, à travers les déclarations des représentants de l'un ou l'autre de ces partis sur l'éventualité d'un rapprochement. Si le patron du RCD, Saïd Sadi, avait jugé «excellente» l'initiative de Hocine Aït Ahmed en faveur de la construction d'un large front démocratique, ce dernier ne semble pas vouloir spécifiquement l'y associer : «L'initiative d'Aït Ahmed ne s'adresse pas à X ou à Y […] Le FFS a toujours lancé des initiatives, il a fixé des préalables et reste attaché à la construction à plusieurs. Il a toujours fait dans le dialogue apaisé», a tenu à clarifier, lundi dernier, le premier secrétaire Karim Tabbou, lors d'une conférence de presse animée à Alger, rappelant «les divergences de fond» qui opposent les deux leaders de parti, à savoir le refus par Aït Ahmed des «alliances d'appareils, de hasard et populistes». «Toute construction aux relents tribalistes et sectaires, le FFS n'en fera pas partie», ajoutera-t-il. Il y a lieu de rappeler également, dans ce contexte, le rejet par le leader du FFS d'une union entre ces deux formations politiques qui se construirait sur des bases exclusivement culturelles, linguistiques ou régionalistes, quand bien même autant le RCD que le FFS devraient leur implantation à ces critères, dans le fond opposés à la dimension nationale que toute formation politique ambitionne de renforcer pour une plus solide assise populaire et une meilleure longévité. En l'absence donc d'un éventuel rapprochement de ces deux partis dans le court terme, l'opposition peinera à se faire entendre et à renverser la vapeur en sa faveur. Cela d'autant que les autres formations comme le Mouvement démocratique et social (MDS) et le Parti socialiste des travailleurs (PST) sont confinés dans leur plus simple expression… M. C.