Trois jours après l'annonce officielle du ministre d'Etat ministre de l'Intérieur des résultats du scrutin présidentiel, le président du Conseil constitutionnel proclame, pour la troisième fois consécutive, Abdelaziz Bouteflika président de la République. Le Conseil constitutionnel a donc validé les résultats du ministère de l'Intérieur en révisant à la hausse aussi bien le taux de participation que le nombre de voix obtenues par le candidat Bouteflika. Rejetant 53 sur les 57 recours introduits, l'institution présidée par Boualem Bessaïeh affirme avoir modifié les résultats définitifs après avoir examiné les procès-verbaux qui lui sont parvenus. «Après examen du contenu de ces PV, le Conseil constitutionnel, assisté de magistrats de la Cour suprême et du Conseil d'Etat, et après vérification, par des moyens informatiques, des résultats qui y sont portés en se référant aux procès-verbaux du recensement communal des voix et ceux du dépouillement des voix des bureaux de vote, a arrêté les résultats du scrutin à la lumière des corrections nécessaires qui ont induit la modification des résultats définitifs dans certaines wilayas, notamment à Laghouat, Oum El Bouaghi, Alger, Annaba, Constantine, M'Sila, Bordj Bou Arreridj, El Oued, Tipaza et l'émigration», peut-on lire dans le communiqué de l'institution constitutionnelle. Des modifications, explique-t-on, qui se sont répercutées sur le nombre des voix obtenues par la majorité des candidats. Ainsi donc et en vertu des dispositions de la Constitution et celle de la loi portant régime électoral, M. Bessaïeh a annoncé que le nombre d'inscrits sur le fichier électoral pour le scrutin présidentiel du 9 avril 2009 a atteint les 20 595 683, celui des votants aurait atteint, selon le même communiqué, les 15 356 024, ramenant ainsi le taux de participation à 74,56% au lieu des 74,11% annoncé initialement. Le nombre de bulletins nuls a été revu à la baisse, le réduisant à 925 771 alors que les suffrages exprimés seraient de l'ordre de 14 430 253. Le candidat Abdelaziz Bouteflika voit donc le nombre de ses votants pour atteindre les 13 019 787, ce qui lui confère, selon l'article 71, alinéa 2, de la Constitution, la majorité absolue des suffrages exprimés, estimée à 7 215 127 voix. En conséquence, le Conseil constitutionnel l'a proclamé officiellement président de la République. Il entrera en fonction après la cérémonie d'investiture et la prestation de serment qui intervient dans la semaine qui suit cette proclamation, conformément à l'article 75 de la Constitution. Le classement des challengers n'a pas connu un grand bouleversement sauf peut être pour le candidat Ali Fewzi Rebaïne auquel a été attribuée la toute dernière place au lieu de l'avant-dernière, comme annoncé par le ministre d'Etat ministre de l'Intérieur. Ainsi, Mme Louisa Hanoune conserve sa seconde place avec 649 632 voix, Moussa Touati reste en troisième position avec 294 411, Jahid Mohammed Younsi obtient 208 549 voix qui lui permettent de se placer quatrième alors que Mohand Oussaïd Belaïd améliore son score avec 133 315, passant en cinquième position avant M. Rebaine, qui n'aurait obtenu que 124 559 voix. Quant aux recours introduits auprès du Conseil constitutionnel, ils seraient au nombre de 57, dont 53 ont été déclarés irrecevables car, précise-t-on, «n'ayant pas satisfait aux conditions légales de forme, aux motifs qu'ils ne mentionnent pas la qualité du requérant ou qu'ils ont été transmis après l'expiration du délai légal de présentation, soit après douze heures de la journée de vendredi 10 avril 2009». En revanche, le Conseil constitutionnel a déclaré avoir «accepté 4 recours en la forme mais les a rejetés sur le fond car portant sur des faits à caractère général et sur des allégations dépourvues de preuves attestant leur bien-fondé». Le Conseil constitutionnel souligne que la quasi majorité des contestations, ont été présentées par les représentants d'un seul candidat, sans toutefois le nommer, et que «la plupart des candidats qui ont exprimé leur mécontentement quant au déroulement des opérations de vote, n'ont pas exercé leur droit de contestation et de recours devant le Conseil constitutionnel que leur garantit la loi». Les motifs de la plupart des rejets des contestations, précise-t-on encore, «résultent du non-respect des simples procédures de forme que les candidats ou leur représentants pouvaient observer et, partant, éviter leur rejet». Dans le sillage de sa démonstration de différentes lois sur lesquelles les résultats ont été validés, le Conseil constitutionnel ne manquera pas d'attester de «la régularité du scrutin, de sa sincérité et de sa transparence». G. H.