Photo : Zoheïr Par Amar Rafa Le conseil consultatif (madjliss echoura) du Mouvement de la société pour la paix (MSP) tiendra aujourd'hui une réunion au siège de la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, qui sera précédée par la deuxième rencontre nationale des structures du parti. Ces réunions ont lieu dans une conjoncture particulière que traverse le parti, marquée par une grave crise sécessionniste suite à l'annonce de la création du Mouvement pour la prédication et le changement, par les partisans de l'ancien vice-président du parti, en l'occurrence Abdelmadjid Menasra. La question sera indubitablement au menu des travaux de cette réunion de l'instance suprême du parti entre deux congrès, qui sera certainement amenée à entériner la décision du bureau national, dont la session de mardi a abouti à la suspension de la participation de neuf parlementaires aux deux chambres de l'institution législative. Il s'agit des sénateurs Ali Saadaoui, Tahar Zichi et Farid Hebbaz, ainsi que, les députés Bouzid Chibani, Boufatah Benbouzid, Abdelmadjid Menasra, Abderrazak Achouri, Ibrahim Khodja et Abdelhamid Bensalem. Il est à noter que ces parlementaires font partie d'un groupe de vingt-huit autres signataires d'une déclaration publique annonçant la démission du parti après la création de leur propre parti. Si la décision du bureau exécutif national du MSP s'apparente beaucoup plus à un coup de semonce, il est utile de rappeler que cette instance n'est pas habilitée à prononcer le gel du mandat d'un parlementaire, au vu de la loi et des statuts du parti, dont la prise de pareille mesure relève de la commission de discipline du parti. Le conseil consultatif qui se réunira, faut-il le souligner, en l'absence des partisans de Menasra, qui boudent les travaux de cette instance issue du quatrième congrès, aura certainement à mettre à exécution les velléités de coercition à l'encontre du clan Menasra. Reléguées aux calendes grecques, pour coïncidence avec les événements de Ghaza, et afin de donner une chance supplémentaire aux efforts de réconciliation, les mesures disciplinaires vont certainement tomber, même si elles vont consacrer une réalité du terrain induite par le fait accompli des dissidents qui se sont auto-exclus des rangs du parti. Reste à savoir quelle décision prendra la direction du parti, incarnée par Bouguerra Soltani, qui a dénoncé publiquement «le coup de couteau dans le dos», dont il vient de faire l'objet, à un moment où attendait le moins, poussera-t-il le bouchon jusqu'à dénoncer l'appartenance idéologique du parti aux Frères musulmans, qui soutiendraient son rival après avoir annoncé le gel des instances issues du quatrième congrès objet du litige. M. Soltani, qui prône une algérianisation du parti, ne cache pas son indignation de l'immixtion de la confrérie internationale dans les affaires internes du parti islamiste. Ira-t-il jusqu'à franchir le Rubicon en annonçant le retrait du MSP. Les jours à venir nous le feront savoir.