Synthèse de Ali Boukhlef Abdelhamid Ben Badis, fondateur de l'Association des oulémas, nourrissait un ambitieux projet pour l'unité du Maghreb. C'est autour de ce thème que s'est articulé le message envoyé par le président de la République à un colloque organisé, jeudi à Alger, à l'occasion du 69e anniversaire de la disparition de l'érudit algérien, le 16 avril 1940.L'unité des peuples du Maghreb arabe à laquelle avait appelé Cheikh Ben Badis depuis le début du XXe siècle, «ne relève pas des simples mécanismes, institutions, partis, médias, liberté d'expression, droits de l'homme et société civile dans chacun des pays du Maghreb [...] mais signifie une culture commune, diversifiée et riche, qui transparaît dans les comportements quotidiens des individus et des groupes dans les pays du Maghreb arabe», a rappelé le chef de l'Etat dans sa missive, lue à l'assistance par son conseiller, Mohamed-Ali Boughazi, selon l'APS. Pour le Président Bouteflika, Cheikh Ben Badis «a consacré son temps et sa vie à la contribution aux espaces en relation avec les questions et le devenir du grand Maghreb à travers ses travaux intellectuels, culturels, religieux, littéraires, éducatifs ainsi que le militantisme politique et de libération avec les différents moyens dont il disposait et de par des positions fermes, les conférences, les cours et les écrits qu'il a réalisés car il considérait les pays du Maghreb arabe comme un seul pays et leurs populations un seul peuple». Dans ce contexte, le Président Bouteflika a rappelé les propos de Cheikh Ben Badis qui avait affirmé que «lorsque nous visitons l'histoire, nous découvrons que ce Maghreb arabe est lié par des liens spirituels et matériels solides qui traduisent visiblement son unité. Nous ne parlons pas de l'histoire ancienne mais nous feuilletons une page de l'histoire moderne».Sur le plan concret, le président de la République a rappelé que «Ben Badis a condamné avec vigueur l'administration française en Algérie, en Tunisie et au Maroc et son gouvernement de Paris pour son ingérence dans les affaires éducatives, religieuses, la liberté d'expression et les affaires internes etc.»«Cela nous incite à considérer avec beaucoup de considération et de fierté l'expérience actuelle de l'Algérie, résultat de succès et d'échecs, d'épreuves et de défis, d'efforts considérables et de sacrifices colossaux qui ont abouti à l'étape que nous vivons avec grande conscience et sagesse et une ferme détermination à aller de l'avant avec fermeté et constance vers un avenir prospère», a également déclaré le chef de l'Etat, qui a invité les jeunes Algériens à «acquérir la science et le savoir et à faire montre de patriotisme». Nous sommes «conscients de la nécessité de se hisser aux exigences de l'époque et de la modernité imposées par la mondialisation», a conclu Bouteflika.