Le leader du FNA s'est longuement attardé sur les résultats de l'élection, il s'en prend cette fois-ci à ses propres militants. La crise couve au Front national algérien(FNA). «La révolution par l'urne» clamée haut et fort par Moussa Touati tout au long de sa campagne électorale, semble être un coup d'épée dans l'eau trouble de la désillusion politique. Preuve en est. La session extraordinaire du conseil national du parti tenue jeudi au complexe touristique Matarès à Tipaza, a connu un coup de théâtre. Le président du parti invoque un autre motif pour tenter d'expliquer le revers subi par son parti lors de la dernière joute électorale. Si après l'annonce officielle des résultats de l'élection présidentielle, le leader du FNA s'est longuement attardé, comme l'ensemble des candidats «malheureux», sur les résultats de l'élection, il s'en prend cette fois-ci à ses propres militants. Très critique à leur encontre, le chef de file du FNA a souligné que ses militants «n'ont pas été à la hauteur de l'événement». Une déclaration qui ne passera pas inaperçue au sein d'une formation politique qui a besoin de sérénité pour se ressaisir et se remettre sur rail en prévision des prochains rendez-vous. Contacté hier par L'Expression, Dine Mohammed, chargé de la communication au FNA, a précisé que le «style de lutte de ses militants ne convient pas aux aspirations du parti». Ou encore: «La forme du programme n'est pas conforme au contenu.» A se fier à ses propos, il est grand temps d'oeuvrer pour la structuration du parti. Après avoir ajourné la question organique durant l'élection présidentielle, «on reprend pour être francs», a-t-il déclaré. La situation est loin d'être reluisante au sein d'une formation qui comptait rééditer l'exploit des élections locales de 2007. En vain. Au contraire, c'est un sentiment de fébrilité, au sens politique du terme, qui se profile à l'horizon. D'ailleurs, l'appel de Moussa Touati à une éventuelle tenue d'un congrès extraordinaire du FNA, n'est pas fortuit. Simplement, ce congrès dont la date reste à fixer, est dicté par cette «secousse» ressentie par les dirigeants et militants du parti. «Circonstances obligent, on tient ce congrès pour une évaluation globale des élections précédentes», explique M.Dine. Dans un autre contexte, le FNA qui se cherche- sans se trouver pour le moment- compte redoubler le nombre de ses adhérents. Chiffres à l'appui, notre interlocuteur n'a fait que confirmer ss dires. «Le parti qui a actuellement 250.000 adhérents doit atteindre les 750.000 au mois d'octobre prochain», a-t-il laissé entendre. Mais avant de relever un tel défi, il serait plus judicieux et rationnel de mettre fin à ces problèmes internes qui risquent d'affecter la crédibilité d'un parti qui se veut une force majeure sur le plan politique, «un lion et non un lièvre», pour paraphraser le chef de file du parti.