L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'envisage pas de modifier ses quotas de production de pétrole, estimant que la situation du marché ne justifie pas une telle option, selon son secrétaire général Abdallah El-Badri. Il a estimé samedi qu'"Il y a suffisamment de pétrole sur le marché et nul besoin d'augmenter le quota de production de l'Opep", expliquant que le prix élevé du baril était dû à d'autres facteurs que ceux de l'offre et de la demande. "En tenant compte d'un prix du baril à 100 dollars, l'Opep n'aura ni augmentation ni réduction de sa production", a déclaré M.El-Badri, cité par la Télévision iranienne. Au sujet des cours du baril de brut qui ne sont plus repassés sous la barre des 100 dollars depuis la mi-février, le secrétaire général de l'organisation pétrolière, a mis en cause "la récession économique aux Etats-Unis, le manque de capacité de raffinage et la dépréciation de la valeur du dollar américain". La production totale des treize membres de l'Opep, représentant environ 40% de la production mondiale de brut, se monte actuellement à 32 millions de barils par jour. "L'Opep n'est soumis à aucune pression (...) en faveur d'une augmentation de la production de brut", a insisté Badri. Il a aussi souligné qu'il n'était pas question d'organiser une réunion extraordinaire de l'Opep avant la prochaine réunion prévue en septembre. Aussi, ue rencontre informelle entre consommateurs et exportateurs de pétrole pourrait avoir lieu à Rome à l'occasion du Forum international de l'énergie prévue du 20 au 23 avril, selon les dires du président de l'Opep, Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie. "Les membres de l'Opep et les pays consommateurs pourraient se réunir d'une manière informelle à Rome et prendre les décisions nécessaires" concernant le marché pétrolier international, a déclaré M. Khelil à la presse, en écartant toutefois une éventuelle augmentation de la production. "Je ne pense pas qu'il y aura une autre décision que celle qui a été prise en mars dernier" par l'Opep, a-t-il dit. M. Khelil a réaffirmé que plusieurs facteurs poussent les pays de l'Opep à maintenir leur production à son niveau actuel, notamment l'augmentation des niveaux de stocks, les prévisions d'une baisse de la demande de 1,2 million de barils/jour au deuxième trimestre 2008, et l'impact de la récession économique américaine sur la demande mondiale de pétrole. "Il ne servirait à rien d'augmenter la production pour satisfaire une demande qui n'existe pas", a dit le président de l'Opep, qui a également écarté la tenue éventuelle d'une réunion extraordinaire de l'organisation. Pour leur part, les cours du pétrole ont progressé de plus de deux pour cent vendredi, poussés par un nouvel accès de faiblesse du dollar, pénalisé par une nouvelle détérioration du marché du travail aux Etats-Unis. Le brut léger américain a gagné 2,40 dollars le baril, à 106,23 dollars, et le Brent de la mer du Nord a pris 2,38 dollars, à 104,90 dollars. Mais ces gains restent tempérés par les craintes de dégradation de l'activité économique aux Etats-Unis, qui risquerait d'entraîner un tassement de la demande de pétrole, de sorte que le brut n'a pas retrouvé son cours record du mois dernier qui avait atteint 110,80 dollars. Prié de dire si les membres de l'Opep pourraient renoncer au dollar pour fixer le cours du pétrole, Badri a répondu que "chaque pays peut décider de percevoir ses revenus pétroliers dans des devises autres que le dollar, si c'est son intérêt", mais il a laissé entendre qu'un tel changement pour l'ensemble de l'Opep prendrait du temps, rapporte la Radio-Télévision iranienne.