Le consommateur est souvent désabusé, désorienté, ne trouvant aucune partie pour adoucir son mal face à un marché en éternelle fluctuation. Il se trouve souvent face à des problèmes à la pelle. Mais la palme d'or revient souvent aux prix qui soufflent le chaud et le froid sur les ménages algériens. Ces derniers, selon les observateurs, n'ont jamais vu un mois aussi dur que mars dernier. Outre la pomme de terre, qui a allumé la mèche, d'autres produits alimentaires n'ont pas été épargnés par ces flambées. Même si la question, comme on aime souvent à le rappeler, relève de l'offre et de la demande, force est de constater que les proportions démesurées prises par ces prix ont provoqué un tollé général. C'est une question de culture, réplique-t-on. Les flambées ne sont guère un phénomène spécifique à une région du globe ni à un pays quelconque, mais évidemment c'est une question de causalité. Et personne ne peut nier cette certitude. Mais rester les bras croisés devant ces phénomènes est tout simplement un laxisme qui ne dit pas son nom. La libéralisation des prix n'est pas à remettre en cause si l'on décide de combattre les spéculateurs et intermédiaires véreux. Mais combattre le vice n'est pas l'apanage des contrôleurs des prix ou des pouvoirs publics uniquement. C'est une question qui repose essentiellement sur une conscience collective. Laquelle pourrait se traduire sur le terrain aisément. Que font les associations de consommateurs ? Où sont-elles ? Comment opèrent-elles dans un marché souvent entre les mains d'une poignée de spéculateurs ? Certes, il n'est pas facile d'affronter des commerçants sans scrupule aucun, mais il faut dire qu'un travail de longue haleine attend et l'association des efforts est plus que jamais à l'ordre du jour. On déplore souvent leur absence sur le terrain. Pourtant, la loi n°09-03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes est explicite. Ce texte a consacré tout un chapitre aux activités de ces organisations. Selon cette loi, les associations doivent assurer la protection du consommateur à travers son information, sa sensibilisation, son orientation et sa représentation. En d'autres termes, elles devraient être omniprésentes sur le terrain. Le même texte prévoit, en outre, la création d'un conseil national pour la protection des consommateurs qui émet son avis et propose des mesures contribuant au développement et à la promotion de politiques de protection du consommateur. Du point de vue juridique, les choses sont claires, mais la réalité est tout autre. Même les producteurs ne lésinent sur rien pour appeler ces associations à jouer leur rôle.Bien que, affirment certains observateurs, ces associations ne puissent accomplir un travail qui nécessite des moyens colossaux, il n'en demeure pas que leur rôle est primordial pour appuyer les pouvoirs publics dans cette lutte. Ces associations sont considérées, en effet, comme le cordon ombilical entre les consommateurs et le marché. C'est un atout qu'il faut exploiter. Les pouvoirs publics qui promettent aide et assistance à ces organismes sont dans l'obligation de contribuer à leur émergence outre mesure. C'est une nécessité dictée par la conjointure actuelle. Il était temps… S. B.