L'édification d'une véritable société d'information, avec à la clé un accès beaucoup plus important à l'Internet avec des prix de plus en plus bas, a permis au secteur de la vente de matériel informatique d'enregistrer des performances financières impressionnantes. Les objectifs tracés par les pouvoirs publics depuis quelques années, à savoir une meilleure couverture de l'ensemble du territoire national en accès haut et très haut débit fixe et mobile, mais surtout l'utilisation, à caractère professionnel de l'Internet dans toutes les institutions et entreprises publiques, ne cesse de faire le bonheur des professionnels du matériel informatique. Atteindre 6 000 000 lignes ADSL d'ici l'horizon 2013 (selon Algérie Télécom), alors que le nombre de lignes avoisine actuellement 430 000 lignes a ouvert l'appétit, déjà gourmand depuis l'avènement de cette technologie en Algérie. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2007, pas moins de 170 000 ordinateurs vendus, et l'exercice écoulé a connu une courbe ascendante des plus remarquables : pas moins de 215 000 ordinateurs nouveaux pour la connexion à l'Internet ont été écoulés. L'utilisation de ce type d'appareil devient, au fil du temps, une nécessité, et pour les entreprises, institutions et pour les ménages. Résultat comptable : le marché du matériel informatique est évalué à 250 millions de dollars. Selon les derniers chiffres publiés par tous les experts et autres qui s'intéressent à ce type de marché, la courbe des ventes est appelée à être croissante, dans les quelques années à venir. Jugeons-en : le marché algérien des imprimantes, selon l'organisme international IDC, est estimé en 2008 à 70 millions de dollars, sachant préalablement que le matériel d'impression représente seulement 20% de l'ensemble de l'appareil informatique. «C'est très difficile d'avoir un chiffre bien précis concernant le taux de croissance du volume de vente de ces appareils», a précisé Mohamed Nazim Ghemati. Le motif ? L'écoulement par voies illégales, notamment des petites pièces constituant ces appareils (logiciels, souris, claviers, cartes mères, disques durs…) rend l'exercice très difficile, explique-t-il. Le choix de ce type d'importation est motivé par les pratiques bureaucratiques dans les ports et les lourdeurs des procédures administratives visant l'acheminement de cette marchandise vers les grossistes, ou les détaillants, sans oublier au passage les traditionnelles taxes douanières. Farid, gérant de l'entreprise Slim, spécialisée dans la vente et la maintenance informatique et réparation de photocopieurs, est catégorique : «Les maquignons occupent le terrain et proposent des produits presque à la criée. Le métier se clochardise. N'importe qui vient présumer qu'il a importé la très bonne qualité HP, Acer, pour les PC, Canon ou Lexmark pour les impressions. Or, il ne connaît aucune notion de ce type de produit», se lamente-t-il. Et d'ajouter au passage qu'il s'approvisionne auprès des fournisseurs et des importateurs officiels qui proposent des produits sous garantie. S. B.