De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Désormais, il faudra compter avec le Festival d'Oran. Telle a été, à la veille de sa clôture, la conclusion de la majorité des participants à la deuxième édition du Festival du cinéma arabe : «Dorénavant, il sera porté dans l'agenda de toutes les personnalités du cinéma arabe au même titre que toutes les autres manifestations culturelles importantes», a assuré un cinéaste égyptien qui n'a pas tari d'éloges sur les organisateurs. Depuis son inauguration, jeudi dernier au théâtre Abdelkader Alloula -Oran ne disposant toujours pas d'infrastructures dignes d'abriter pareille manifestation-, le Festival du cinéma arabe continue d'attirer tous les regards : par la qualité des participants d'abord, acteurs et actrices nationales et algériennes connus de tous, le nombre de films (en compétition ou hors compétition) projetés dans les deux salles de cinéma et au théâtre mais aussi les débats organisés entre les participants sur le cinéma arabe (et algérien en particulier) et les moyens à mettre en œuvre pour le sortir de son marasme. Tel a été le cas, notamment, de la rencontre qui a porté sur les défis du cinéma arabe, au cours de laquelle des réalisateurs, acteurs et critiques ont débattu des problèmes qui minent le cinéma, même si, de l'avis d'un certain nombre de participants, les animateurs n'ont pas été au fond des choses : «Mais c'est une bonne chose que de confronter les avis et les critiques», a estimé l'universitaire et critique, Mohamed Bensalah. Le festival de cette année a également été l'occasion de rendre hommage à l'immense Mustapha Akkad, ravi aux siens et au monde du cinéma par un attentat terroriste en Jordanie. Les acteurs Mouna Ouacef et Doureid Laham, qui l'ont bien connu (le réalisateur a notamment dirigé Mouna Ouacef dans Rissala), lui ont rendu un hommage particulièrement émouvant en déclamant une complainte à deux voix : «Le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre est sans doute de diffuser ses œuvres partout et auprès de tout le monde», a recommandé Mohamed Bensalah en dénonçant le fait que Rissala, œuvre d'une importance cruciale, n'ait pas encore été projetée en Egypte et en Syrie. Mardi dernier, après-midi, une réunion des présidents des Festivals internationaux de cinéma s'est tenue à huis clos à l'hôtel Royal pour «étudier des moyens de coordination entre les différents festivals», selon Hamraoui Habib Chawki. Nous n'en savons pas plus pour le moment mais le président du Festival algérien donnera, sans doute, de plus amples explications lors de la conférence de presse prévue pour ce matin. Une conférence au cours de laquelle HHC devrait revenir sur cette semaine du festival pour en faire un premier bilan. Il reste, comme l'ont souligné plusieurs cinéastes algériens, que beaucoup de choses restent à faire pour sortir le cinéma algérien de l'ornière : «Le débat ne doit pas être conjoncturel, il doit se poursuivre après la fin du festival. Les autorités nationales doivent s'impliquer davantage et, comme l'a promis le ministre de la Communication, mettre en place les mesures qui s'imposent.»