Organisé par MDI Business School, sponsorisé par une palette d'entreprises nationales, avec le concours du FCE, le 7ème symposium sur les pôles de compétitivité, étalé sur deux jours et clôturé hier, à l'hôtel Hilton, a constitué une belle occasion pour situer le débat autour de cette thématique. La rencontre a discuté d'une série d'expériences réussies dans certains pays ayant mis en place une industrie, au sens large du terme, basée sur des pôles de compétitivité : France, Canada, Etats-Unis, Corée du Sud. L'Algérie espère-t-elle copier ses pays ? Envisage-t-elle un modèle différent de ce qui se fait ailleurs ? Des questions auxquelles le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement a essayé de répondre dans l'intervention qu'il a faite au 1er jour des travaux. Abdelhamid Temmar a annoncé que ce que l'on veut, c'est faire aboutir un nouveau schéma dans ce domaine. C'est, a-t-il expliqué, un planning qui consiste à faire émerger des zones industrielles intégrées que l'on pourrait transformer en pôles de compétitivité appelés «technopôles». C'est un modèle en gestation que des responsables du ministère de l'Industrie ont défendu hier. En plus de ce qui a été expliqué par Temmar, ces derniers ont ajouté que ces zones ont été identifiées à la lumière de certains nombres de critères. Et que ce ne sera pas l'Etat qui va les gérer. Ce seront des sites dédiés aux privés, selon eux. Ce ne seront pas des zones industrielles à l'ancienne. Ce nouveau schéma comportera des centres de recherche, des centres d'innovation… comme l'a souligné une responsable au ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, présente à la rencontre en question. Ces zones mises en perspective sont inscrites dans le plan d'aménagement du territoire. Pour l'instant, trois grandes zones pilotes ont été listées : Annaba, Mostaganem et Oran, Sétif et Bordj Bou Arréridj. Les privés participant à ce symposium ont demandé à ce que les règles du jeu soient claires en matière d'investissement, qu'il s'agisse de pôles de compétitivité ou de zones industrielles intégrées. C'est important parce que l'investissement n'attend pas, a noté Issaad Rebrab, P-DG de Cevital. Ce dernier a mis en évidence une multitude d'obstacles à l'investissement, à commencer par le foncier. Est-ce normal que l'Etat nous propose deux cents euros le mètre carré, a-t-il demandé ? On a des projets en attente depuis six ans, a ajouté Issaad Rebrab. Taiab Hafasi, de l'université de Montréal, a souligné qu'il faut éviter une confrontation entre l'Etat et les acteurs économiques. Une manière de dépassionner le débat. Y. S.