La nécessité de sensibiliser les opérateurs économiques à l'entrepreneuriat et la culture de création d'entreprises a été hier au centre des débats du neuvième symposium international organisé par MDI Business School à l'hôtel Hilton sur le thème «pratiques entrepreneuriales : quels enjeux pour l'innovation et la croissance économique en Algérie ?». Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Redha Hamiani, a souligné l'importance d'engager des réformes en vue de faciliter la création d'entreprises. Pour le président du FCE, au rythme actuel, il faut au moins une vingtaine d'années pour créer un million de petites et moyennes entreprises (PME). Il a relevé, entre autres, les obstacles rencontrés par les entrepreneurs, les disparités existant entre les textes juridiques et le terrain. Pour M. Hamiani, le législateur ne prend pas en considération le coût, lequel reste à ses yeux un élément crucial pour la création d'entreprises. Après avoir dressé ce constat, l'intervenant a mis l'accent sur «l'urgence» de ces réformes. L'orateur s'est dit «réjoui» après l'annonce du lancement du plan quinquennal 2010-2014. «Il nous appartient de nous organiser», a-t-il noté en outre. Le P-DG de Cevital, M. Issad Rebrab, présent également à cette rencontre, a estimé que la compétitivité est un élément clé pour l'économie algérienne. La compétitivité à l'international nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties, y compris les pouvoirs publics. Il considère aussi qu'outre les recadrages juridiques un débat autour des questions qui concernent l'économie nationale devrait s'installer et ce, en plus de la communication. D'ailleurs sur ce point, M. Rebrab a affirmé que la plus grande entrave de l'entrepreneur est le manque de communication. Par ailleurs, une enquête réalisée par MDI Business School a révélé que parmi les contraintes majeures rencontrées par les PME, figure en premier lieu le système bancaire qui est «défaillant» selon les enquêteurs. D'autre obstacles ont été également signalés par les entrepreneurs, à savoir «les contraintes politiques, juridiques et fiscales». Le travail qui a touché un certain nombre d'entreprises, dont 9% dirigées par des femmes et 91% par des hommes, a démontré aussi que la plus grande partie des PME activent dans l'industrie, et la plus grosse partie d'entre elles sont des entreprises anciennes d'au moins 10 ans. Signalons que ce symposium international a regroupé plusieurs experts venus du Canada, de France aux côtés d'autres experts algériens. Parmi les problématiques phares qui seront débattues durant deux jours (hier et aujourd'hui), on cite notamment le processus de l'entrepreneuriat, l'influence de l'environnement sociétal, les aspects social et institutionnel et le rôle des institutions dans l'entrepreneuriat. S. B.