De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi C'est un bigband qui étrennera la 7ème édition du DimaJazz, le Festival international de jazz de Constantine. Il se produira à l'extérieur du théâtre régional peu avant l'ouverture. Ensuite le Mardi Brass Band, groupe de funk, soul, jazzy donnera le la à ce rendez-vous musical.Huit jours durant, du 14 au 21 mai, la capitale de l'Est vibrera aux sons «jazzy» qu'apportera Dimajazz. «La particularité de cette manifestation ‘‘culturalo-musicale'' sera la programmation de deux spectacles par soirée. Ce qui nous propulsera d'ailleurs au rang mondial de par cette nouvelle donne de programmation», a révélé hier le commissaire du festival, Zoheir Bouzid lors d'une conférence de presse tenue au conservatoire communal Bentobal. La manifestation coïncidera cette année avec le 10ème anniversaire de la création de l'association Limma, en 1999, fondatrice et créatrice de Dimajazz. «Chaque année, on essaye de perfectionner ce regroupement universel. D'une part, par des masters class dispensés les matinées aux amateurs de la musique jazz et notamment aux élèves du conservatoire. D'autre part, en boostant à chaque fois des groupes algériens qui ont suivi des stages de perfectionnement sous les baguettes de pros», dira le commissaire. A ce propos, il se félicitera du nombre d'artistes algériens issus des «écoles de Dimajazz» qui sont le prolongement en continu du festival avec, tout au long de l'année, des stages et autres formations en Belgique, dans le cadre de la bourse Abdellaziz Djemam, le défunt membre fondateur de DimaJazz et ex-batteur de Sinouj. Trois groupes algériens sont retenus pour se produire. Il s'agit de Sinouj (Constantine), Mustapha MB et Aminoss. Concernant la prestation étrangère dont la Tribune a fait part hier, nous réitérons les noms de Tony Allen Band (Nigeria, France), Post Image (France), Trilok Gurtu (Inde), Zetlab (France), Metropolitan Quartet (Belgique). Il y aura aussi le répertoire colombien avec Cumbia Ya (Argentine, Colombie, France). «Cumbia Ya! est le seul groupe en Europe à rendre sur une même scène à la fois la couleur des grands orchestres colombiens des années cinquante, mais aussi toute la fraîcheur de la musique traditionnelle colombienne interprétée par les plus grands, toujours avec ce zeste de nonchalance et de sensualité propres aux voix chaleureuses du pays du tango», dira le conférencier. En matière de budget, M. Bouzid l'estimera à 50 millions de dinars. Le ministère de la Culture contribuerait à 50%, le restant sera normalement pris en charge par les collectivités locales, à leur tête le wali qui «adhère à cette manifestation internationale. L'hôtel de ville aura donné son accord de soutien financier verbalement. En tout état de cause, nous devrions composer avec nos moyens», dira M. Nouri, membre de l'équipe d'organisation et chargé de la communication avant d'ajouter que «l'esprit de sponsoring culturel est en état vraiment de gestation dans notre pays». Et de rappeler l'intérêt accordé par les responsables de Taberka (Tunisie) qui «est sortie de son anonymat grâce à son propre festival. C'est un pôle aussi économique à ajouter à l'aspect culturel». Les soirées qui vont se tenir au théâtre régional d'une capacité de 450 places ont poussé les organisateurs à mettre sur pied une société événementielle de haut niveau à l'échelle nationale qui a passé son audit dernièrement, a confirmé le commissaire. «Nous avons consacré une grosse part du budget au volet sécurité. C'est pour permettre à tous les initiés de se rendre au TRC sans contrainte ni à l'entrée ni à la sortie de l'enceinte». Une quote-part est destinée à la communication et la publicité. «Un écran géant de 25 m⊃2; sera placé au niveau de l'esplanade de la Brèche avec des qualités d'images et de son de haute définition. C'est pour permettre aux personnes dont la chance ne sourit pas quant aux places de suivre les spectacles.» Aussi des «trace sky» émettront des couleurs et le nom du festival, une façon d'aiguillonner les régions limitrophes à s'y intéresser. A notre question sur la qualité des groupes invités et notamment le critère de sélection, M. Bouzid dira : «Par-dessus tout, je tiens à préciser que ce n'est pas une manifestation de show-business. Elle est culturelle.»