Photo : DR Par Chafaa Bouaiche La réaction de l'ancien P-DG d'Algérie Télécom, Mouloud Djaziri, à la décision de son limogeage par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaa Haïchour, n'a pas laissé indifférent le gouvernement. En effet, lors du point de presse qu'il a animé, hier, à l'issue de la réunion du conseil de gouvernement, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderachid Boukerzaza, a déclaré, à propos des accusations portées par M. Djaziri à l'encontre M. Haïchour sur son refus d'honorer des factures douteuses d'un montant de 6 millions de dinars, qu'il y a en Algérie des mécanismes de contrôle et d'enquête dont l'Inspection générale des finances (IGF) qui a vu ses missions élargies au secteur économique. «C'est à ces mécanismes de déterminer la véracité ou pas des déclarations de l'ancien P-DG d'AT», a souligné M. Boukerzaza. Les propos du ministre de la Communication ne souffrent d'aucune ambiguïté. L'IGF ira sans doute enquêter sur la gestion financière du groupe AT d'autant plus que le Conseil de la nation a adopté, hier, l'ordonnance n° 08-01 portant réglementation, gestion et privatisation des entreprises publiques économiques qui permet à l'IGF d'intervenir au niveau des EPE. Lors de la cérémonie de l'installation de Mme Derdouri à la tête de l'ARPT, M. Haïchour a rejeté en bloc les accusations de M. Djaziri sur les raisons de son départ. Le ministre de la Poste et des TIC a déclaré qu'il n'y a aucune facture douteuse, affirmant, par ailleurs, que le départ de M. Djaziri a été décidé par l'AG du groupe. «Il y a un audit interne qui fait son travail. Bientôt, c'est un audit externe, par le biais de l'IGF, qui enquêtera sur la gestion financière d'AT», a expliqué M. Haïchour. D'ailleurs, selon des cadres du groupe, seule une enquête de l'IGF pourra déterminer la responsabilité des uns et des autres dans «la mauvaise gestion des affaires d'AT». Par ailleurs, certaines sources avancent que l'ancien P-DG d'Algérie Télécom, Mouloud Djaziri, aurait signé un contrat en 2007 en sa qualité de divisionnaire des réseaux de transmission (DRT) avec Sofaf, une société de fourniture de câbles téléphoniques domiciliée à Sétif. Les mêmes sources ajoutent que M. Djaziri aurait signé le contrat sans exiger du fournisseur un chèque de cautionnement. Pis, les mêmes sources affirment que l'entreprise Sofaf s'est vue destinataire d'une avance de 25 milliards de centimes. L'entreprise qui n'a pas honoré les termes du contrat est aujourd'hui en faillite et son patron est en fuite. D'autres sources donnent une autre version : «Pour engager des travaux d'extension de l'unité de câblerie, le patron de Sofaf aurait demandé une ligne de crédit d'une banque. Cette dernière aurait exigé du patron de l'unité une garantie. M. Djaziri aurait délivré une attestation au patron de Sofaf à travers laquelle il s'est engagé au nom d'Algérie Télécom d'acheter tous les produits de Sofaf.» Les employés d'AT sont convaincus que seule une mission de l'IGF fera la lumière sur ces scandales qui éclaboussent leur groupe.