Le Théâtre national algérien (TNA) a présenté dans la soirée de lundi dernier sa nouvelle production, réalisé dans le cadre d'«El Qods, capitale éternelle de la culture arabe» Si j'étais Palestinien, mise en scène par Islam Mohamed Abbas sous l'égide de M'hamed Ben Guettaf. Adaptée du texte épique éponyme de l'auteur syrien Mamdouh Adwen, la pièce théâtrale aborde durant près d'une heure trente la légitimité du combat du peuple palestinien, les méthodes sournoises et martiales d'Israël et la duplicité des instances internationales dans la résolution du conflit. Si j'étais Palestinien est un drame qui se distingue par le huis clos qui oppose «fidayîn» palestiniens et Israéliens, dévoilant les motivations profondes des deux parties. Dès le lever du rideau, de la musique juive emplit les airs. Sur une scénographie signée Hamza Djaballah, au milieu de ruines est assis Moshé, interprété par Ouail Bouzida, un éminent archéologue israélien venu faire des fouilles archéologiques sur le site d'une maison palestinienne bombardée par l'armée sioniste. Il tente de prouver que la terre palestinienne appartient aux Israéliens depuis des millénaires. Il fait partie d'une délégation scientifique, composée de son assistante et compagne, Sarah, interprétée par Imane Zimani, et d'un militaire sioniste interprété par Amine Mohamed Frik. Les spectateurs sont d'abord conviés à suivre les discussions entre les trois Israéliens autour de la légitimité de la colonisation de la Palestine et des méthodes à suivre pour la réussite de ce projet. Sarah, insouciante dans son déshabillé en soie rose, préfère chercher sur la radio une station musicale, puis tombe sur un chant juif à la gloire d'Israël, ils se mettent tous à danser. Brusquement, sous les flashes des stroboscopes et de la fumée qui emplit la scène, le site est pris d'assaut par un groupe de trois Palestiniens qui les prennent en otages en contrepartie de la libération de leurs compatriotes emprisonnés. Lors de cet assaut, le militaire sioniste est tué lorsqu'il tenté de fuir et la résistante palestinienne Fatima, incarnée talentueusement par Souad Cheikh Djawsouti, est blessée. Durant tout le temps que dure l'ultimatum, un débat s'instaure entre Moshe, Sarah et les Palestiniens. Sarah tente même de séduire le chef du groupe Yagmour, incarné magistralement par Toufik Rabhi. Un litige éclate entre Yagmour et son compatriote Fethi, incarné par Amir Mohamed Frik, mettant sur le devant de la scène les divisions au sein de la résistance palestinienne devant les rires de leurs ennemis. En filigrane, la pièce dévoile également le rôle des médias et de leur parti pris dans ce conflit. Quant à l'hypocrisie des hautes instances internationales, elle est illustrée par le négociateur, manipulé par les sionistes. La pièce se clôt sur l'assaut de l'armée sioniste, le sacrifice ultime de Fatima et les clameurs d'Allah Akbar des deux survivants qui foncent sur leur assaillant l'arme au poing. Le public a chaleureusement salué la talentueuse représentation, qui a brillé autant par la rigueur de la mise en scène, la qualité du son et de la lumière que par l'interprétation authentique des comédiens. Si j'étais Palestinien est programmée sur les planches du TNA aujourd'hui à 19 h, demain à 15 h et vendredi prochain à 16 h. S. A.