De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Pédagogues et médecins ne cessent d'insister sur l'importance de la pratique sportive en milieu scolaire. Outre la mise en forme et la bonne santé de l'élève, la matière participe aussi de la récréation qui stimule son intelligence et améliore la qualité de ses rapports avec son entourage. Considéré autrefois comme une matière secondaire, voire mineure, le sport scolaire ne suscitait pas tellement la passion des concernés. Un préjugé qui a, malheureusement, toujours la peau dure dans les esprits des apprenants et celui de leurs parents. A défaut de supports pédagogiques adéquats, l'activité se réduisait dans nombre d'établissements à un simple «galop» dans la cour de récréation. Les écoliers et les collégiens, notamment les filles, invoquent souvent des incapacités médicales pour en être dispensés. On perçoit l'exercice comme une corvée inutile. L'administration, de son côté, n'accordait pas d'intérêt particulier à cette filière qui exige, doit-on le souligner, des moyens conséquents. Une aire de jeu réglementaire, un minimum d'équipements sportifs, des vestiaires et des douches relèvent de l'élémentaire qu'on ne retrouvait pas nécessairement dans tous les établissements scolaires. Au cours de ces dernières années, la tutelle a fait montre d'une réelle volonté de redonner au sport sa véritable dimension dans le système scolaire. Des efforts ont été consentis pour en garantir les conditions minimales, même s'il reste beaucoup à faire pour offrir les commodités nécessaires à une pratique sportive saine et bénéfique. Les dispenses ne sont plus facilement délivrées comme avant. Aujourd'hui, seuls les handicapés physiques sont généralement exemptés. Les filles voilées, qui, autrefois, invoquaient à tort l'argument religieux, n'échapperont plus aux séances d'entraînement et aux examens d'éducation physique. Sur le plan proprement dit de l'évaluation pédagogique, le sport a été récemment «érigé» en une matière essentielle qui a son importance dans le cursus scolaire. Les épreuves d'EPS figurent désormais au Bac et au BEM. Les lycéens viennent d'ailleurs de boucler les examens sportifs du baccalauréat. La course à pied, le saut en longueur et le lancement de poids figurent au programme des épreuves. Des lacunes sont aussi à souligner en matière de couverture médicale des jeunes pratiquants de sport scolaire. Les enseignants soulèvent souvent cet aspect du problème auquel ils sont confrontés au quotidien. Il est vrai qu'au cours de sa formation, l'enseignant des activités sportives et corporelles est automatiquement initié au secourisme et aux rudiments des sciences médicales, mais cela ne fait de lui ni un secouriste professionnel ni un médecin pour hériter d'une si lourde responsabilité. A Béjaïa, cette relance du sport scolaire a même permis aux clubs locaux de différentes disciplines de recruter de jeunes talents des petites catégories. Les parents ont aussi considérablement changé leur opinion à ce sujet. Ils encouragent leur progéniture à s'inscrire dans une discipline sportive même en dehors du circuit scolaire. «Une bonne pratique sportive est évidemment de nature à éloigner les élèves du tabagisme et de la violence. C'est également très bénéfique pour la santé, aussi bien morale que physique, des enfants», estime Hamid, un parent d'élève qui a inscrit ses deux enfants dans une salle de karaté do. «Les arts martiaux et les sports individuels, en général, constituent des moyens efficaces pour l'émancipation et la discipline des enfants», ajoute-t-il, soulignant que cela sert à apprendre aux enfants à compter sur eux-mêmes. En somme, le sport scolaire est en voie de reprendre tous ses droits. Une nouvelle approche est mise en application en concertation avec la Direction de la jeunesse et des sports (DJS), les ligues et les clubs civils. Des compétitions sont organisées à l'échelon local et même au niveau national. Il s'agit incontestablement d'un grand réservoir pour détecter, orienter et valoriser de nouveaux talents au profit du mouvement sportif national.