De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Considéré depuis toujours comme une matière secondaire, voire mineure, le sport scolaire ne suscite pas tellement la passion des élèves. A défaut de supports pédagogiques adéquats, l'activité se réduisait dans nombre d'établissements à un simple «galop» dans la cour de récréation. Les écoliers et les collégiens, notamment les filles, invoquent souvent des incapacités médicales pour en être dispensés. L'administration, de son côté, n'accorde pas d'intérêt particulier à cette filière qui exige, doit-on souligner, des moyens conséquents. Une aire de jeux réglementaire, un minimum d'équipements sportifs, des vestiaires et des douches relèvent de l'élémentaire qu'on ne retrouvait pas nécessairement dans tous les établissements scolaires. Il est vrai que des efforts ont été consentis ces dernières années pour remédier à cette situation, mais il reste beaucoup à faire pour réunir les conditions indispensables à une pratique sportive saine et bénéfique. Sur le plan proprement dit de l'évaluation pédagogique, le sport a été récemment «érigé» en une matière essentielle qui a son importance dans le cursus scolaire. Les épreuves d'EPS figurent, désormais, au bac et au BEM. Les lycéens viennent, d'ailleurs, de boucler les examens sportifs du baccalauréat. La course à pied, le saut en longueur et le lancement de poids y figurent. Des lacunes sont aussi à souligner en matière de couverture médicale des jeunes pratiquants du sport scolaire. Les enseignants soulèvent toujours cet aspect du problème auquel ils sont confrontés au quotidien. «C'est une lourde responsabilité qui incombe presque exclusivement à l'enseignant. Dans le cas d'une égratignure superficielle, on dispose toujours d'une trousse médicale pour désinfecter une blessure ou poser un pansement en attendant un éventuel examen approfondi. Mais, si jamais on a affaire à une fracture ou à une blessure profonde, chose qui n'arrive très rarement, on doit toujours suspendre la séance pour évacuer le blessé sur un établissement hospitalier», explique Youcef, éducateur dans un lycée de la côte est de Béjaïa. A ce niveau aussi, les moyens d'évacuation sont aléatoires. «En cas de non-disponibilité de l'ambulance au niveau de la polyclinique d'accueil, on doit solliciter les services d'un collègue véhiculé ou ceux d'un taxi pour déplacer le blessé. Ce n'est pas toujours évident !» s'exclame-t-il comme s'il venait de se rendre compte de la gravité de sa tâche. Au cours de sa formation, l'enseignant des activités sportives et corporelles est automatiquement initié au secourisme et aux rudiments des sciences médicales, mais cela ne fait de lui ni un secouriste professionnel ni un médecin pour hériter d'une si lourde responsabilité. Si, en milieu urbain, la proximité des établissements sanitaires et de la Protection civile couvre en partie le risque, dans les zones rurales et enclavée l'enseignant fait face, seul, à ce genre d'accidents qui ne relèvent pas de sa sphère de compétence personnelle.