De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi De fait, le jazz atteint son phrasé solennel grâce à la prestation du groupe Post image qui illustre parfaitement le tableau d'un groupe dont les artistes sont d'influences musicales diverses. Pop, Rock, jazz,… avec des touches subtiles d'électro loin d'être violentes comme le souligne l'un de ses membres fondateur et bassiste, Dany Marcombe. Ainsi, pour la deuxième soirée de Dima Jazz, le public s'est régalé avec des interprétations magistrales qui exhument les touches reconnaissables à Miles Davis jouées à l'unisson par le trompettiste, et aussi membre fondateur, Fredy B, et le saxophoniste soprane ou encore les octaves de George Benson interprétées par Patricio Lamira et ses six cordes. Cette aria accentuée par une pulsion rock quasi présente au long de ce show ne laissait indifférente aucune oreille … Il y avait également de la musique maghrébine qui trouvait son origine dans la guitare électroacoustique de Patricio. Un voyage accompagné par Fredy à la trompette en sourdine pour ne pas planer sur un seul continent et permettre à la musique de swinguer en y excluant des escales assez longues. Post image a interprété Angoche, une composition du pianiste Federic Fugas extraite du dernier album intitulé Impulsion qui sera également joué avec maestria avec des solos fluides qui renvoient «sans visa» au jazz cool de la côte ouest. «En fait, on s'inspire de beaucoup de musiciens et de groupes. Led Zepplin, Hankok, Miles… comme nous exploitons les titres du jazz rock des années 70», s'exprimait le bassiste à la fin du spectacle indiquant qu'«il faut par-dessus tout dégager le côté humain dans la musique». Ce qui fait la force de Post image c'est sans nul doute son métissage apporté par chacun des artistes formant le groupe. Les diverses tendances et influences musicales des membres contribuent à donner la parfaite image à la bande musicale. Si le passage de Brassband a donné le tempo du jazz à l'ouverture de ce festival, jeudi dernier, Post image remet DimaJazz sur le ton fort de la mesure. Ceux qui ont assisté à ce concert seront désormais exigeants à l'encontre de la qualité des prochaines productions en dépit de la diversité des styles. Du moins, Post image diffusait la grande partie du jazz. Celle pour laquelle le public connaisseur s'est déplacé au TRC et est sorti souriant. «Cela, c'est de la musique !», nous lancera un adepte de ce style à la fin du spectacle. En effet, il y a lieu de pousser un petit «ouf» sans grande méchanceté dès lors que la première partie de la soirée était consacrée au groupe local Sinouj qui, en dépit de ses quelques années d'expérience, n'arrive pas vraiment à imposer son style bien identifié. Toujours en quête de rythme arabo-maghrébin, et parfois mêlé à un jazz oriental peu identifié, la formation n'a pas vraiment conquis le public qui l'encourageait tout de même. Interprétant Baghdad, berbère arabe Blues … Sinoudj ne dégageait pas un message musical. De plus, le background jazz pour lequel les curieux sont venus au théâtre faisait défaut. Et l'harmonie aussi. La percussion dévorait toutes les notes… L'âme n'y était pas si l'on exceptait les prouesses techniques de Mustapha à la derbouka qui donnait le ton à chaque morceau. Sinouj aura fait un choix sur son répertoire qui reste à notre sens en quête d'arrangements afin de produire de la bonne musique, s'il veut bien évidemment conquérir tant de fans.