L'hypertension artérielle, un mal pernicieux qui tue en silence, tant il existe des hypertendus qui s'ignorent. L'action de sensibilisation n'est jamais de trop et c'est l'objectif visé par la Société algérienne d'hypertension artérielle (SAHA) et par le laboratoire Novartis qui ont célébré conjointement, vendredi dernier, et pour la 3ème année consécutive, la journée mondiale de l'hypertension artérielle. Le choix de la forêt de Bouchaoui pour l'organisation des manifestations n'était pas fortuit ; le public fréquentant les lieux durant le week-end étant relativement nombreux. Un public qui ne s'est pas fait prier pour se rapprocher des stands installés pour l'occasion, ici pour se faire mesurer sa pression artérielle, là pour être informé des risques de l'hypertension, là encore pour une sensibilisation sur la nécessité de réduire la consommation de sel. D'ailleurs, le slogan choisi cette année par l'Organisation mondiale de la santé, «sel et hypertension artérielle», a pour but de mettre en évidence les risques induits par une consommation de sel dépassant les normes de l'OMS (5 à 6 grammes) et de produits à forte teneur en sodium, et pour inciter les populations de tous les pays à réduire l'apport en sel. Il faut savoir aussi que l'hypertension constitue le principal facteur de décès au monde, étant la cause d'accidents vasculaires cérébraux, de crises cardiaques et de maladies du rein. Elle peut parfois causer des maux de tête, des troubles de la vision, des étourdissements ou un essoufflement, mais la plupart des hypertendus ne présentent pas de symptômes, d'où le nom de «tueur silencieux» dont on qualifie l'hypertension. La consommation journalière de sel dans notre pays tourne autour de 12 à 14 grammes, plus de 2 fois la dose recommandée par l'OMS, ce qui place l'Algérie parmi les pays à forte prévalence, surtout si l'on s'en tient au taux de 35% d'Algériens de plus de 18 ans touchés par l'hypertension. Il ressort que les habitants des grandes villes sont plus exposés pour des raisons évidentes induites par le stress et la malbouffe. Cette dernière est plus nocive pour l'individu, les aliments industriels renfermant un taux élevé de sel. Le président de la SAHA, le professeur Berrah, et le directeur de Novartis Algérie, M. Karim Debsi, n'ont pas cessé de répéter que le moyen d'en réchapper est de réduire la consommation de sel. Ce qui permettrait de prévenir les maladies cardiovasculaires. Réduire de moitié l'apport en sel équivaut à sauver 2,5 millions de personnes dans le monde, sachant que 10,5 millions de personnes sont hypertendues, selon les chiffres de l'OMS. Le professeur Berrah et M. Debsi ont également insisté sur la nécessité pour les industriels de l'agroalimentaire de réduire la teneur en sodium dans la fabrication des produits commercialisés, notamment les boulangers qui «devraient réapprendre à faire du pain». Manger moins salé et prohiber la salière sur la table, un conseil dont on doit tenir compte pour éviter l'hypertension et les risques qu'elle induit. R. M.