Photo : Riad Par Amar Rafa La démarche de réunification du mouvement Ennahda ne connaît aucun fait nouveau. L'information nous a été confirmée par l'auteur de l'initiative himself, en l'occurrence Abdallah Djaballah, hier, lors d'un entretien téléphonique. «Il n'y a rien de nouveau à signaler concernant cette démarche», nous a-t-il déclaré en substance, ajoutant qu'«il est prématuré de parler d'une réunion» entre les différentes parties concernées, contrairement à ceux qui laissent suggérer que la démarche est en voie d'aboutissement. Toutefois, notre interlocuteur a tenu à rectifier le concept de «retour» vers son premier parti, comme rapporté par des confrères, en soulignant qu'il s'agit d'«un retour commun» vers la réunification de la maison Ennahda. Bien du chemin reste à faire pour atteindre cet objectif, il n'a pas pour autant exclu cette éventualité. Sitôt consommé son départ d'El Islah, dans les conditions que l'on connaît, soit subséquemment à une bataille juridico-politique, Djaballah est annoncé comme le probable rassembleur de la mouvance islamiste, puisqu'il est l'auteur d'une initiative de réconciliation des rangs du parti Ennahda historique, qui se veut un pas vers la réunification globale des partis islamistes et de là, celle de tous les partis d'opposition. Ancien fondateur d'Ennahda et d'El Islah, Abdallah Djaballah dont l'idée aurait reçu un écho favorable auprès des dirigeants actuels d'Ennahda avec lesquels les contacts une fois rétablis ont abouti à la mise en place d'une commission de coordination, contrairement à la direction d'El Islah, ne veut plus en entendre parler, estimant qu'il est mort politiquement. Djaballah semble avoir trouvé un réconfort dans la position de celle d'Ennahda, avec laquelle il a bien partagé une décision, de non-participation à la dernière présidentielle. A l'évidence, cela devrait plus qu'encourager le leader islamiste dans sa démarche des petits pas, en mettant à profit les opportunités qui s'offrent à lui, amorcer un retour par la grande porte à l'occasion des échéances futures, à l'exemple de la présidentielle. Le scénario imaginé met en œuvre un congrès de réconciliation du courant islamiste, suivant un partage des prérogatives avec la direction d'Ennahda, qui le mettrait en orbite pour les échéances électorales futures. L'homme croit dur comme fer que le succès sera inéluctablement au rendez-vous. Il est renforcé dans ses convictions que le rapprochement inter-islamiste est la seule issue face à la débâcle de ce courant, surtout que ses deux anciennes formations, lors des élections successives, ont accusé un déclin continuel, après avoir occupé les premières places sur l'échiquier national. Il suffit de rappeler pour cela qu'El Islah est passé de troisième force politique du pays, suite aux législatives de 2002 durant lesquelles il a occupé 43 sièges à l'APN, à un parti dont le candidat a obtenu 0,2% des voix lors de la présidentielle du 9 avril dernier.