Photo : APS Pour plus de détails pratiques et concrets nous avons contacté M. Zelmati Aissa, directeur du programme P3A. Ce dernier nous explique qu'il y a trois intervenants dans ce programme : le ministère du Commerce, qui en est bénéficiaire, le ministère des Affaires étrangères, en tant que coordonnateur de tous les programmes de coopération avec l'Union européenne (UE) et la commission européenne à travers sa délégation en Algérie. L'un des objectifs majeurs de ce programme, c'est l'instauration progressive d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et l'UE d'ici l'horizon 2017.Le programme, dira notre interlocuteur, a été conçu pour appuyer l'administration algérienne et toutes les institutions contribuant à la mise en œuvre de l'accord d'association. Il est domicilié au ministère du Commerce et profite à tous les autres secteurs. Les bénéficiaires directs, tient à souligner, M. Zelmati, sont les administrations, et indirects les citoyens qui bénéficieront ainsi de la levée de la bureaucratie. Il faut savoir que la spécificité de ce programme, c'est l'existence de deux instruments, le jumelage et le TAIEX pour la mise en œuvre du financement acquis. Pour en bénéficier, il suffit d'introduire une demande. C'est-à-dire que les administrations et organismes intéressés doivent d'abord formuler une demande accompagnée d'un dossier maturé. Nous apprenons par M. Zelmati que les premières demandes sont déjà sur son bureau et concernent, entre autres, l'artisanat traditionnel, introduites par l'Agence nationale de l'artisanat (ANART). L'autorité chargée de la concurrence, de la qualité de l'eau, des infrastructures de qualité (normalisation…), et les politiques fiscales et budgétaires sont aussi des domaines qui s'intéressent de près à ce programme. La réception des demandes continuera encore à se faire en guise de préparation du deuxième programme P3A 2 en 2011, dotée d'un financement de 24 millions d'euros. D'autres programmes peuvent être réalisés dans le futur. Interrogé pour savoir comment on peut inciter les administrations à adhérer à ce programme et solliciter un appui, notre interlocuteur dira que l'Unité de gestion du programme (UGP) mise en place au niveau du ministère du Commerce, de même que le comité de pilotage constitué du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et de la délégation de la Commission européenne en Algérie servent à cela. Des réunions d'évaluation et de validation des demandes sont organisées régulièrement. En plus de cela, l'UGP travaille avec des points focaux. Il y a une année de cela, «nous avons œuvré à la mise en place d'un réseau de points focaux nationaux», explique M. Zelmati. Des correspondances ont été adressées aux secrétaires généraux de tous le pays leur demandant de désigner leur point focal et qui soient de hauts cadres responsables capables de prendre des décisions dans les délais requis. Suite à cela, trois ateliers ont été organisés pour les regrouper et leur expliquer en quoi consiste ce programme à même de suivre les jumelages au sein de leurs administrations. Ces regroupements ont été clôturés par l'organisation à Alger du séminaire de lancement solennel du P3A en présence des représentants des Etats membres de l'UE. Sur son appréciation du volet commercial et du déséquilibre de la balance en faveur de l'Union européenne, le directeur du programme explique que, malgré cette situation, nous souhaitons faire bénéficier l'administration algérienne des deux instruments du jumelage et du TAIEX pour faire des mises à niveau, la priorité étant de d'accaparer le savoir-faire, de bénéficier de l'assistance et d'aller vers les standards internationaux surtout dans le domaine de l'exportation. «Il faut que nos produits répondent aux normes européennes pour pouvoir pénétrer ce marché en profitant, bien sûr, de l'acquis communautaire», insiste M. Zelmati. Ce dernier signale que «c'est le moment opportun qui s'offre à nous et les administrations doivent saisir cette aubaine et exprimer leurs différents besoins que le programme va, bien sûr, canaliser». Il faut, enfin, savoir qu'une étude d'impact de l'application de l'Accord d'association sera lancée en juin et les résultats seront connus à la fin du mois de septembre ou début octobre, nous fait savoir M. Djamal Belhoul, chef d'équipe et expert en réforme publique et appui institutionnel au P3A. Cette étude est actuellement en phase de sélection des experts qui la prendront en charge, conclut-il. B. A. Réunion annuelle des points de contact nationaux L'Algérie présente à Bruxelles Une délégation algérienne se rendra les 11 et 12 juin à Bruxelles pour assister à la réunion annuelle des points de contact nationaux de tous les pays du voisinage européen, des Etats membres. Il s'agira lors de cette rencontre de faire le point sur le TAIEX et le jumelage. B. A. Des principes de l'accord d'association Algérie-Union européenne Les principes de l'accord consistent à fournir un cadre approprié au dialogue politique entre les parties afin de permettre le renforcement de leurs relations et de leur coopération dans tous les domaines qu'elles estimeront pertinents, développer les échanges, assurer l'essor de relations économiques et sociales équilibrées entre les parties et fixer les conditions de la libéralisation progressive des échanges de biens, de services et de capitaux, favoriser les échanges humains, notamment dans le cadre des procédures administratives. En plus d'encourager l'intégration maghrébine en favorisant les échanges et la coopération au sein de l'ensemble maghrébin et entre celui-ci et l'Union européenne et ses Etats membres, promouvoir la coopération dans les domaines économiques, sociaux, culturels et financiers.Entre autres domaines d'intervention de cet accord, le dialogue politique continu axé sur la politique de sécurité, la libre circulation des marchandises avec notamment l'instauration d'une zone de libre-échange, la coopération économique orientée sur les aspects liés au processus de libéralisation de l'économie et sur les secteurs facilitant le rapprochement des économies algérienne et communautaire ainsi qu'une plus grande intégration maghrébine.Il faut rappeler que l'Accord d'association avec l'UE a été signé le 22 avril 2002 est entré en vigueur le 1er septembre 2005.