L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), réunie jeudi 28 mai, à Vienne, en conférence extraordinaire, a décidé de maintenir inchangé son plafond de production, c'était prévisible. Ce faisant, l'organisation pétrolière veut contribuer à l'amélioration de l'économie nationale affectée par une récession générale ou presque. L'OPEP fournit plus de quarante pour cent de l'or noir mondial ; son offre pétrolière tourne autour de 24,84 millions de barils par jour, le plus bas plafond depuis 2003. Une réduction de ses quotas pourrait faire augmenter les prix de pétrole de manière spectaculaire, estiment certains. Les membres de l'OPEP ont jugé que les marchés sont suffisamment approvisionnés, voire sur-approvisionnés. Le marché est «sur-approvisionné» c'est vrai, mais nous voyons une lumière au bout du tunnel. Il y a, lentement, «une petite reprise» économique, a souligné le secrétaire général de l'organisation, le libyen Abdallah El-Badri, lors de la rencontre de jeudi. Deux questions centrales occuperont cependant l'OPEP, maintenant qu'elle a tranché pour le maintien de son volume de production : le respect par ses membres des décisions de baisse qu'elle a prises fin 2008 et le niveau des stocks dans les pays de l'OCDE. L'organisation note que certains de ses membres (deux ou trois) surproduisent et que des stocks élevés n'aideront pas à la stabilité des marchés. La problématique des stocks a été examinée à la faveur de la conférence extraordinaire de jeudi dernier. Fait paradoxal, les derniers chiffres en date fournis par le département américain de l'énergie à Washington font état d'une chute, bien plus importante que prévu, des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis, passant de 5,4 millions de barils à 363,1 millions de barils pour la semaine se terminant le 22 mai, alors que les réserves d'essence ont baissé de 537 000 barils pour tomber à 203,4 millions de barils, le plus bas niveau depuis le début du mois de décembre dernier. Cette annonce n'était pas sans effet sur les marchés : elle a fait bondir le baril, qui a clôturé la séance de jeudi en hausse, en dépassant les 65 dollars pour la première fois depuis novembre dernier, à New York. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a gagné 1,63 dollar (+2,6%) par rapport à la clôture de mercredi 27 mai pour finir la séance à 65,08 dollars, le niveau le plus élevé depuis le début du mois de novembre 2008. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a gagné 1,89 dollar (+3,02%) à 64,39 dollars. L'OPEP se réunira le 9 septembre prochain en conférence ordinaire. Y. S.