La stabilité du marché pétrolier a poussé l'Organisation à la prudence. Réunis ce jeudi 15 mars 2007 à Vienne, dans la capitale autrichienne, les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont décidé de maintenir leur plafond de production. Le plafond de la production pétrolière fixé en décembre 2006 par l'Opep, à 25,8 millions de barils par jour, restera inchangé. Pour rappel, l'Opep avait décidé de deux baisses successives dont le total s'élevait à 1,7 million de barils/jour afin de soutenir un prix du baril de pétrole en chute libre et qui a donné bien des sueurs froides aux pays producteurs, en faisant une courte incursion en dessous de la barre «psychologique» des 50 dollars. Depuis, il a repris une ascension progressive pour se stabiliser autour des 60 dollars. Les conditions climatiques dans le nord-est des Etats-Unis et la situation géopolitique due à la crise du nucléaire iranien ont contribué de façon notoire à cette remontée spectaculaire. Le maintien du plafond de production à 25,8 millions de barils/jour n'empêchera pas les pays membres de l'Opep de mettre sous surveillance le marché pétrolier. Le ministre iranien du pétrole, Kazem Vaziri Hamaneh, le confirme. «Nous allons surveiller le marché très attentivement», a-t-il déclaré. L'organisation, qui a passé au crible le marché pétrolier, les stocks ainsi que les fondamentaux, a conclu à la stabilité de ce dernier qui est, en outre, qualifié de sain. Pour l'Opep, il n'y a aucune raison de s'alarmer ni de prendre de décision qui risquerait d'entraîner des perturbations. «Les quotas sont les mêmes et l'Opep s'engage à mieux les respecter», a indiqué Abdallah ben Hamad Al Attyah, ministre de l'Energie qatari. L'heure est donc à la discipline tout en accordant ses violons. Ce qui semble porter ses fruits. D'ailleurs, même les analystes soulignent l'existence de conditions idéales du marché pour l'Opep. Selon le communiqué de l'Opep, les pays membres de l'Organisation font preuve de beaucoup de prudence. «Bien que tous les indicateurs montrent clairement que le marché demeure bien approvisionné en brut et que les stocks commerciaux des pays de l'Ocde sont sains, la volatilité du marché pétrolier devrait continuer». Des observations qui poussent à la vigilance: «Au vu de tout cela, la conférence de l'Opep a décidé de continuer à surveiller les évolutions du marché de près afin d'être certain que la stabilité est acquise et que la croissance économique mondiale est soutenue». Aucune réunion ne devrait intervenir avant septembre à Vienne pour les pays de l'Opep qui a vu, ce jeudi, l'Angola siéger comme membre à part entière de l'Organisation qui ne s'oppose pas -en outre- à la réintégration de l'Equateur -au sein de l'Opep- qu'il avait quittée en 1992. Rafael Ramirez, chef de la délégation du Venezuela, a affirmé qu'il mettrait tout en oeuvre pour que l'Equateur, qui produit 530.000 barils de brut par jour, 5e producteur d'Amérique du Sud, rejoigne l'Organisation. Cependant, la première conséquence du maintien des quotas a été enregistrée hier, vendredi. En effet, les cours du pétrole ont connu une régression dans les échanges électroniques cotés en Asie. Le baril de light sweet crude pour livraison en avril a perdu 21 cents à 57,34 dollars contre 57,55 dollars jeudi soir à New York. Le brent de la mer du Nord pour livraison en mai, glissait de 28 cents à 60,40 dollars.