L'Aigle noir des Hauts Plateaux plane très haut dans le ciel du football algérien. L'Entente, après deux trophées de la Champion's league arabe, a fini par imposer sa suprématie et son rythme dans le Championnat national d'Algérie au terme d'une course qu'elle a menée de bout en bout. Une victoire largement méritée qui a requis la franche reconnaissance de ses poursuivants immédiats. La JSK, détentrise du titre, termine l'exercice en seconde position après un chaotique début de saison. Au bas du tableau, le RC Kouba et le MC Saïda, nouveaux promus, quittent prématurément l'élite. Voilà en gros, l'issue de cette édition 2008/2009. Il convient cependant de souligner l'éclipse de certains «poids lourds» qui se sont limités à sauver leurs places respectives en DI. C'est précisément le cas pour l'USM Alger, le MC Alger, l'USM Annaba, l'ASO Chlef ou l'USM Blida. Cette dernière formation, frôlant de si près la catastrophe, a dû batailler très dur pour se maintenir. D'autres équipes ont toutefois émergé pour jouer des rôles de premier plan. Au cours de ces deux ou trois dernières années, tous les observateurs de la scène footballistique algérienne ont remarqué l'ascension progressive des clubs comme la JSM Béjaïa et le CA Bordj Bou Arréridj. Les Rouge et Vert de Yemma Gouraya ont effectivement réussi deux belles saisons d'affilée. L'an dernier, l'équipe chère à Boualem Tiab a terminé quatrième au classement général avec à la clé le titre très convoité de vainqueur de Coupe d'Algérie. Après deux participations internationales aux joutes de la Coupe de la CAF, la JSMB commence sérieusement à se fabriquer une carrure de favori. Les protégés de Jean-Yves Chay, en nette progression, viennent de se faire une place sur le podium. Ils terminent en troisième position avec 53 points au total et décrochent, ainsi, une troisième qualification consécutive à la fameuse coupe de la Confédération africaine de football. Les Lions de la Soummam, menés à l'intersaison, d'une main de maître, par l'entraîneur Djamel Menad, ont même entamé la compétition en fanfare en occupant le confortable fauteuil de leader durant plusieurs semaines. Ils sont aujourd'hui nombreux à croire à Béjaïa que, si ce n'était l'instabilité de la barre technique, la JSMB aurait pu prétendre légitimement au titre de champion. Avec un effectif qui fonctionne plutôt bien et un moral au beau fixe, les dirigeants béjaouis, qui s'apprêtent à renouveler leur confiance au coach français, regardent l'avenir avec beaucoup de sérénité. Les Criquets de BBA ont également réussi un très bon parcours. Finalistes malheureux en Coupe d'Algérie, les Bordjiens finissent l'exercice à la sixième place après s'être taillé une bonne réputation. Avec une constance dans le travail et une certaine évolution qualitative dans le jeu, le CABBA se présente désormais comme une équipe avec laquelle il faut dorénavant compter. «Nous avons perdu un trophée, certes, mais nous avons gagné une équipe. Nous avons démontré que nous sommes une équipe compétitive et disciplinée sur le terrain», résume si bien le portier, Merouane Kial, à l'issue de la finale de Dame Coupe qui a souri (après la série des tirs au but) au CRB malgré une supériorité des Jaune et Noir durant les 120 minutes de jeu. Le club phare des Bibans ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Ses ambitions pour les années à venir sont immenses. Comptant parmi les plus anciens clubs de l'Algérois, le CR Belouizdad s'est aussi très bien illustré durant cette saison 2008/2009. En plus de la Coupe d'Algérie et de leur quatrième place en championnat, les Rouge et Blanc ont, surtout, eu le mérite de faire confiance aux jeunes. Le président Kerbadj et son sélectionneur Henkouche ont vu juste en jouant la carte jeunesse. Ils ont, en quelque sorte, gagné un pari pour l'avenir. La JSMB, le CABBA et le CRB sont des valeurs qui montent. Ils ne comptent pas parmi les clubs les plus nantis. Ils ne sont pas aussi populaires que le MCA, la JSK ou l'ESS. Leur force réside dans la continuité et la discipline dans le travail. L'exemple mérite d'être pris en référence par les autres «petits calibres». Comme quoi, on peut réaliser une performance sans disposer de grosses sommes ni mettre de la pression en «mobilisant» la grande foule.