à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'enfant, le réseau NADA pour la défense des droits de l'enfant fait le point sur ses activités. Une célébration qui coïncide avec le premier anniversaire du lancement du programme «Je t'écoute» et de son numéro vert 30 33 pour le signalement de violences commises à l'égard des enfants. Il s'agit d'un programme lancé il y a une année, jour pour jour, pour venir en aide aux enfants en situation de détresse. Amel, 14 ans, a été violée par son voisin, Ali, 13 ans, a subi des attouchements sexuels, Dounia, nouveau-né de deux jours, a été abandonnée par ses parents, Mohamed, 13 ans, a fugué de son domicile, Hichem, 2 ans, est né sous X, Amina, 15 ans, souffre de son échec scolaire, Farouk, 17 ans, est toxicomane… Ce sont là autant de cas que le réseau NADA a jugé utile de porter à la connaissance de l'opinion publique pour dire que les violences sont multiples et que la maison, l'école et la rue sont tous des vecteurs de cette violence, souvent réduite au silence par crainte de lever des tabous indéfectiblement entretenus par la société. Les responsables du réseau assurent que «ces enfants victimes et de la maltraitance et de la société, ont bénéficié d'accompagnement et de réparation dans le cadre de son programme». Un an après le lancement de cette opération, le numéro vert 30 33 a enregistré 7 342 appels présentant différentes situations, 335 cas traités et/ou en voie de solution, dont 55 présentés à la justice, 210 cas pris en charge psychologiquement et 70 autres pris en charge d'un point de vue psycho-social. A la lumière de cette expérience, les membres du réseau NADA ont relevé que le nombre d'appels représente un indicateur «très fort» du cumul de détresse installé au sein de la société. L'écoute, l'orientation, l'accompagnement, les solutions alternatives, la médiation et la solidarité représentent le meilleur traitement de la détresse chez l'enfant et sa famille, selon le bilan établi par le réseau NADA. A cet égard, le renforcement du dispositif de signalement par des textes juridiques ainsi que la coordination institutionnelle d'une part et celle de la société civile et la famille d'autre part sont préconisés. La création d'une section d'avocats spécialisés dans les droits de l'enfant et les affaires familiales au niveau des tribunaux, ainsi qu'un comité de familles pour le suivi des enfants nés de mères célibataires, divorcées, enfants nés sous X, enfants placés dans le cadre de la kafala, enfants placés dans des familles ou en foyer d'accueil pour une période d'urgence a également été recommandée. F. B.