Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière relance sa campagne pour la distribution du fluor dans les établissements scolaires. Il profite de la période des vacances pour une large diffusion de son message à travers les chaînes de télévision et de radio. Les élèves du cycle primaire sont la population ciblée. Il y a aussi les parents, les enseignants, les chefs d'établissements et, bien évidemment, les chirurgiens dentistes des unités de dépistage scolaire (UDS). En effet, c'est à ces derniers que revient la responsabilité première de distribuer aux élèves les comprimés de fluor pour une utilisation quotidienne d'une unité de 0,75mg chaque soir après le brossage des dents. Ce sont aussi eux qui sont appelés les premiers à faire une évolution de la situation sur le terrain. Une situation qui ne prête pas à l'optimisme si l'on juge par le nombre de plus en plus croissant des cas de caries dentaires chez ces enfants en bas âge. Ce mal est considéré comme étant la pathologie la plus fréquente en milieu scolaire, suivie de la baisse de l'acuité visuelle et autres problèmes respiratoires et cardiaques. La distribution des comprimés de fluor dans les établissements scolaires n'est pas chose nouvelle. C'est une opération qui a commencé il y a trois à quatre années à travers 36 wilayas du pays. Les 12 autres, des wilayas du Sud, ne sont pas concernées puisqu'elles ne manquent pas de ce produit, nécessaire à la fortification de la dentition et la lutte contre les problèmes buccodentaires. Dans ces régions du Sud, il y a même un excès de fluor et cela augmente les risques de fluorose. Ce qui est aussi une situation assez difficile à gérer et qui fait appel à une mobilisation citoyenne et institutionnelle assez importante pour limiter les dégâts. Comme mentionné plus haut, l'opération de distribution du fluor en milieu scolaire n'est pas nouvelle mais ses résultats sont peu encourageants. Non pas par manque de fluor -le produit est produit localement et disponible en grandes quantités- mais par manque de suivi. «Nous n'avons pas entendu parler de ces comprimés», confie la mère d'une élève de deuxième année primaire, dans un établissement scolaire d'une wilaya de l'intérieur du pays. D'autres mères tiennent les mêmes propos et, pis, affirment que leurs enfants refusent d'utiliser une brosse à dent. C'est «la bagarre» matin et soir avec des enfants qui ne veulent rien entendre. Force est de reconnaître le peu d'intérêt accordé par de nombreux établissements scolaires à l'hygiène buccodentaire. L'idée de relancer ce programme par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière mérite donc d'être encouragée et suivie efficacement sur le terrain. Cela ne pourrait toutefois être possible sans l'implication des parents, des enseignants et des spécialistes de santé scolaire. K. M.